Encore une journée au bord de l’Aar.
La septième et dernière étape de Turgi à Koblenz. Là où l’Aar se donne au Rhin.

Au total 150km

J’ai vu de belles choses sans m’apesantir sur les détails qui fâchent comme le leatering. Incessant et désolant.

J’ai vu des oiseaux que je n’avais vu que dans les livres comme le Martin pêcheur, la mésange à longue queue, la bleue, la noire et la nonette ou encore le troglodyte ou ceux sans nom de ma connaissance.

J’ai vu des cygnes, des canards, des foulques et des bergeronnettes en veux-tu en voilà, qui se faisaient la cour … J’ai aussi vu quelques fleurs… Fort peu ma fois, tout est trop vert, trop nourri, trop riche et… Un brin trop tôt peut être…. mais celles que j’ai vu m’ont égayé le cœur.
J’ai vu de l’eau, de l’eau et de l’eau… Du soleil et du soleil, des villages et des villes des choses bucoliques et d’autres moins… et des zones industrielles impressionnantes.

Jamais je n’ai vu l’homme et la nature dans un tel face à face perpétuel. On le sent et on le voit aussi bien dans la terre que dans le temps. Des moulins, des saules tétards (coupés pour la vanerie), des échelles à poissons vieux style ou super modernes, des centrales nucléaires, des zones en friches et d’autres revitalisées. L’homme détruit et l’homme redonne un peu. C’est déjà ça.

Amis naturalistes, allez voir vers les zones industrielles… Il y a de belles surprises ! Mais pensez à vos bouchons d 👂 certains coins sont de ce point de vue (si j’ose l’expression) totalement sinistrés. Manifestement certaines bestioles et certaines fleurs préfèrent le bruit aux dérangement des bipèdes.

Retrouver l’Aar de marcher. Une belle petite aventure.

Bientôt retour en Romandie par les Crêtes du Jura…

Mais avant on se retrouve pour faire quelques pas ?

… à droite et tout l’Aar du monde à gauche. On ne peut pas plus loin. On a quitté le sentier pour aller au bout, tout au bout.

Je vous écris du bord de l’eau, du Bord-des-Eaux, le bruit des hommes et intense. La nature résiste dans l’espace qu’on veut bien lui laisser Mais son clapotis fait plus de bruit !

Tout au long de ce périple j’ai vu la nature et l’homme se confronter sans cesse. Comme partout ailleurs mais avec une frontalité exacerbée.

Bien sûr la nature ne sort pas gagnante mais elle est là, elle persiste, elle se bat et si tôt qu’on veut bien lui foutre un peu la paix, elle gagne, elle envahit, elle résiste.

Là où je me trouve en ce moment pour vous écrire, au bout du bout, au bout du chemin, au confluent du confluent, avec l’Aar d’un côté, le Rhin de l’autre, il y a une énergie incroyable. Une sorte d évidence à être, une évidence à vivre.

Le pont de fer juste à côté, avec son ballet de véhicules en tous genres et son bruit infernal n’est qu’un petit détail face à la force de ces deux flots incessants d’eaux calmes. Sa puissance est infinie. L’eau va où elle doit, on ne peut l’arrêter et quoi qu’on fasse elle ira. Elle avance, elle avance, elle avance et ne fera pas le chemin dans l’autre sens. Pas plus que nous c’est une évidence. La danse…

Bon! c’est pas tout ça! faut rentrer maintenant allons à la gare mais nous reviendrons pour rentrer par les crêtes du Jura. A pedibus !