7 mars 2015 : Ici et maintenant

Aujourd’hui mes pieds m’ont conté l’importance d’accorder toute son attention au Ici et maintenant. Ils m’ont conté la sagesse de ne pas égarer la douceur des rayons du printemps dans ses soucis hivernaux. Ils m’ont chanté qu’on fait toujours bien de sortir et qu’il faut profiter des belles choses.

Je marche pas après pas. Je veux saisir ici et maintenant l’instant et le lieu. Mais Ici et maintenant n’a pas vraiment d’existence. Le pas suivant commence avant que le pas précédent ne cesse. Je suis en mouvance. Pour prendre pleinement conscience je marque une petite pause et je respire à pleins poumons. Le regard devient circulaire. Je fais le vide. Je savoure.

Mais quel serait le goût de cet instant suspendu si je ne savais ni d’où je viens ni où je vais? Quelle panique s’emparerait de moi si ma seule conscience était ce chemin creux, cette bise et cette Venoge qui pourrait tout aussi bien couler vers le Nord?

La Venoge est la Venoge parce qu’elle est née à l’Isle et qu’elle se jette amoureusement dans les bras du bleu Léman. Le moment présent n’a de valeur que parce qu’il est construit de hier et se profile vers demain.

Je décide d’oublier cet ici et maintenant et de garder l’idée que la pleine conscience peut se mouvoir avec moi. Va pour la pleine conscience. Je reprends mon pas.

Si je m’obstine sur un ici qui ne serait que géographique et un maintenant uniquement chronologique, je pourrais passer à côté d’une sensation essentielle. Celle d’un tout, celle d’une conscience globale, pleine : d’une pleine conscience perpétuelle.

Ici peut être un temps et maintenant un lieu.

C’est quand ce genre de concept quelque peu abscons paraît une évidence que marcher devient une valeur sûre.

– Je me rappelle bien Petit Rahan du moment nous avons parlé de ça toi et moi.
– Oui nous longions la Venoge!
– C’était à trente minutes environ après le Moulin de Lussery
– Plus tard nous avons traversé le village d’Eclépens
– Les jonquilles étaient bientôt là, juste après le canal d’Entreroches, c’était pas si long!
– Eclépens-gare aussi, il va falloir nous séparer!
– Les jonquilles sont bientôt là, on se retrouvera pour leur floraison!

Des temps, des lieux… des quand et des où qui s’affranchissent très bien des convenances…

 

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