​Je pense que je viens de vivre la journée modèle. Au sens premier du terme. Comme il y a des maisons modèle à visiter avant de contracter moi j’ai eu ma journée modèle. 

 Je me suis levée dès que la pénombre se fut suffisamment estompée pour que je puisse plier la tente sans me munir d’une lampe de poche. Puis je me suis hasardée à trouver un banc avec vue. Recherche improbable mais qui a abouti. C’est donc en mangeant mon œuf et ma pomme sur un banc que le soleil m’est apparu enrobant mon univers de teintes chaudes et tendres à la fois. Puis j’ai pris la route. Ce sac ma fois pèse son pesant de combines mais il est supportable. 

Une fois rendue à Estavayer 18km plus loin, en terres civilisées j’ai confié pour trois bonnes heures mes batteries additionnelles au restaurant de la plage et j’ai commandé le plat du jour. J’ai ensuite pris le temps d’une baignade et j’en ai profité pour me décrasser. 

Pompon et moi avons somnolé avant de faire quelques achats pour ce soir et pour demain matin puis frais comme des gardons nous avons repris nos pas.

Euh …. Frais comme des gardons (mais d’où ça sort cette expression ?) c’est beaucoup dire avec cette tchiaffe ! Mais disons : en pleine forme .

Après une traversée en bateau et encore quelques petits kilomètres nous avons trouvé notre paradis pour la nuit qui s’annonce douce comme hier.

La Forêt est moins dense  avec des arbres bien plus grands et un sous-bois plus feuillu.

J’entends passer de temps à autre un véhicule. Cachée derrière un tas de bois immense je sais qu’on ne me voit pas. Mais à chaque fois mon cœur s’emballe et mon souffle se suspend. Puis tout replonge dans le calme.

L’anxiété ce soir diminue avec la nuit qui monte. Ce soir la nuit ne tombe pas, elle monte. La forêt est sombre mais contrairement à hier le ciel est encore clair. 

La fatigue a gagné Pompon depuis bien longtemps. Il dort sous la tente alors que je pianote assise dans les feuilles mortes.

Je vais devoir garder un peu d’énergie pour demain. Je parle des batteries. Et de moi aussi.

Cette première expérience va s’achever.  Je suppose demain ou alors samedi matin. Toute chose a une fin. Et c’est triste.

La bonne nouvelle c’est que chaque fin est le commencement d’autre chose. Une sorte de résurrection permanente qui me va bien.

La vie ici n’est pas spéciale elle est juste comme il faut.

Juste comme il me faut. 

Parce que ma journée modèle est un bon modèle je vais contracter avec cette vie-là. 

Maintenant la forêt est très noire. Seules de petites taches claires percent tout en haut des branchages. 

Il est temps de dire bonne nuit et de tirer ma révérence. 

Soirée du 8 septembre quelque part au nord du lac de Neuchâtel. 

​Est-ce que chaque soir me verra avec l’envie d’écrire quelques lignes ?

Je suis seule avec Pompon (qui dort profondément) dans une minuscule clairière et le bois est déjà très sombre.  Je distingue à peine la boule de poils lové dans les herbes sèches. 

Tous les bruits me questionnent, toutes les odeurs m’alertent. Je suis rivée sur l’écran, ce qui n’est pas pour me déplaire car je distrais mes peurs et focalise mon regard.

Mais le voilà qui fuit et se plonge dans le noir. Une chauve-souris passe, un gland tombe brusquement. Je sursaute  un chêne me bombarde. 

Ce soir même si plein de sentiments agréables me traversent une petite anxiété persistante m’empêche d’y goûter avec délice. 

Il y a un trou dans la canopée qui laisse partir le regard vers un ciel bleu marine, que dis-je, vers un ciel noir d’encre sans lune.

Au loin une route. Plus passante que prévu Tout autour des bruits de grillons et d’insectes non identifiés. Parfois je crois entendre des pas. Serait-ce mon imagination ou un animal me surveille ? Aurais-je volé sa couche en y installant la mienne ?

Pompon ne bronche pas. Je donne donc crédit à mon imagination. 

Je n’ai pas de programme pour demain, pas de parcours. Peut être que je continue en direction d’Yverdon. Ou peut-être que je reprends de l’altitude pour échapper à cette chaleur étouffante. Je ne sais pas.

Ce que je sais par contre, c’est qu’en terminant cette initiation par des travaux pratiques j’ouvre définitivement une nouvelle porte.

La nuit est maintenant quasi totale. Je vais entrer dans ma cabane pliante et reprendre des forces pour un nouveau demain.

Fin de ma première soirée solitaire quelque part au sud du Lac de Neuchâtel le 7 septembre 2016.

Je reste chaque fois saisie par les douceurs des lumières du soir.

Je les connais si peu. Si peu en vrai, à vrai dire.. La caresse du vent, le bruit des feuilles et surtout  l’éloignement du plus proche robinet d’eau fraiche me rappellent que rien de tout ça n’est virtuel.

Je regarde une vraie nuit qui tombe, un vrai coucher de soleil qui embrase, de vraies montagnes qui grisonnent et de vrais lacs qui scintillent.

C’est fou que les éléments doivent me le rappeler. Ma vie est donc devenue si virtuelle ?

Alors que la seconde nuit commence, le rêve, lui, rode depuis un moment. En tamisé, la soif me murmure  que l’aventure ne s’improvise pas et qu’il faudra construire un savoir spécifique pour ne manquer de rien ou pour au moins ne jamais manquer de l’essentiel.

L’eau. Cette chose si précieuse et si oubliée.  Certes cette mini pénurie sans incidence me donne surtout soif.

Une soif qui n’a d’égal que ma faim de vie.

Fin du second soir de ma vie sauvage quelque part près du Mont Vully. Le 6 septembre 2016

C’est sûrement une soirée ordinaire. Mais comme je ne vis plus de soirée ordinaire depuis très longtemps je ne saurais vous dire si cette soirée est plus ou moins ordinaire qu’une autre mais je vous assure qu’elle n’est en rien banale.
Je suis dans la forêt. Ou plutôt dans une forêt puisque celle-ci est pour moi sans nom.
Je suis assise dans la nuit. Le vol d’une chauve souris me rappelle que les instants diurnes sont à présent sur le point de s’achever définitivement. J’entends au loin un hululement chouette à moins que je ne me fasse pigeonner.
Assise je médite à la palette des possibles qui je découvre dans cette double rencontre qui multiplie les idées. La rencontre avec Martine d’une part et celle du « dormir où c’est possible » d’autre part.
Etre dehors au milieu de rien, que dis-je au milieu de tout est d’une simplicité déconcertante. Déconcertante mais encourageante.
C’est un cadeau inestimable. Une forêt pour dormir  telle une caverne à lits qui me laisse baba. Ali Baba.
Forêt près de Morat nuit 1


C’est peut être une chimère, mais je la suis.

Pour la suivre, il faut que je prenne du temps pour adapter mes moyens à son ampleur et comme l’oiseau fait son nid, petit à petit je défais le mien pour qu’il soit plus facile de m’envoler.

Je perfectionne le plan de 2015 qui consiste à louer mon appartement pour me contenter d’un logement plus modeste afin de poursuivre mon rêve. Que celui-ci ait encore des contours un peu flous ne devrait pas m’empêcher de le voir suffisamment brillant au bout de mon tunnel bientôt traversé.

Il y a encore beaucoup à faire pour que ce nid défait me permette de tisser d’or et d’argent de nouveaux sentiers mais il est des choses qui grandissent lentement et qu’il convient de laisser un pousser tranquillement.

En attendant que ces changements ne se concrétisent vraiment je vais profiter de la santé retrouvée pour faire quelques pas dans mon jardin et pour rejoindre de temps en temps le chemin des autres.

Vous trouverez sur mon Photoblog des vues faites dans les Alpes vaudoises et aux alentours. Comme je dois suivre les travaux (réels et conséquents) que j’ai entrepris dans ma maison je n’ai pas loisir de prévoir longtemps à l’avance ces escapades ni de vous y convier comme l’année passée. Mais il ne s’agit que de reculer pour mieux sauter. (Claude, c’est une image hein!) On se retrouvera donc certainement au printemps.

Ou alors avant, sur les bords du Rhin cet hiver, quand je tenterai de relier Coire à Bâle ou Bâle à Coire.

Dans l’immédiat, si tout va bien, j’essaie demain, au départ de Bex de rejoindre l’alpage de Javerne puis de redescendre sur Les Plans… Je dis j’essaie car il s’agit quand même d’un dénivelé positif de plus de 1200m sur moins de 7km ce qui rendra la pente… comment dire? Pentue! Et je me méfie de l’état du chemin, car ce n’est pas le sentier le plus priser pour monter à la Javerne… On verra bien.

Carte Suisemobile

Dimanche, comme plusieurs dimanches jusqu’à la fin de la saison, j’ai le plaisir de faire la gouvernante (si si ça fait mieux que la Conchita) au refuge Giaccomini à Anzeindaz. Si vous passez, demandez à me voir. Pas sûre que je puisse boire le café avec vous car le temps est compté et la tâche est immense mais cela me fera plaisir.

Et lundi je tente une nouvelle expérience pendant trois jours. C’est moi qui irai à la rencontre d’une personne en chemin, qui, partie du fin fond du Tessin rejoint gaillardement le Jura. Elle est actuellement dans la région bernoise et je me réjouis déjà des paysages à partager ici avec vous. J’espère en apprendre beaucoup à partager l’expérience d’une autre. Il est parfois des problèmes que l’on croit sans solution et qui se peuvent se résoudre peut être? Notamment pour moi celui des hébergements.

N’hésitez pas à me laisser un message, j’aimerai savoir comment je peux partager mes aventures pour que cela vous apporte quelque chose d’agréable dans votre journée.

Je me réjouis de partager à nouveau mes pas avec vous. En attendant je vous souhaite une belle fin d’été et un début d’automne lumineux.

La Madelon

Il était une chimère
Des ronds des ronds petits pas tampons ♫
Il était une chimère
Toujours à ripaton Pompon
Toujours à ripaton ♫ ♫ ♫ ♫

Elle fit un pèlerinage
C’est bon c’est bon avec Patapon
Elle fit un pèlerinage
Pour trouver le bon ton Pompon
Pour trouver le bon ton

Le crapaud qui la nargue
Des ronds des ronds il manque de ronds
Le crapaud qui la nargue
Rien n’arrête Madelon dis donc
Rien n’arrête Madelon

Si tu ne fais pas gaffe
Des ronds des ronds va falloir des ronds
Si tu ne fais pas gaffe
Tu n’auras plus d’pognon Mad’lon
Tu n’auras plus d’pognon

Cette chimère s’efface
Et Patapon, il tourne en rond
Cette chimère s’efface
Mais Madelon tient bon, dis donc
Mais Madelon tient bon

La chimère en colère
Des ronds des ronds il manque des ronds
La chimère en colère
Pleura la Madelon Pompon
Pleura la Madelon

La Madelon progresse
Mais Patapon il tourne en rond
La Madelon progresse
Elle trouvera des ronds ronds ronds
Elle trouvera des ronds

Mon Pompon je m’excuse
Tu tournes en rond petit patapon
Mon Pompon je m’excuse
Mais bientôt nous irons, layons
Mais bientôt nous irons.

Madelon pour pénitence
T’ira sans rond tourner en rond
Madelon pour pénitence
Tu marcheras sans rond ron ron
Tu marcheras sans rond

La pénitence est douce
N’est-ce pas Pompon, mon p’tit Patapon
La pénitence est douce
Nous recommencerons Pompon
Nous recommencerons

Alors que j’arpentais distraitement les rayons d’un kiosque de gare pour tuer le temps entre deux correspondances, je tombais sur un livre intitulé : La Magie du rangement.

Avec mon penchant dyspraxique je suis constamment submergée par les objets et je passe des heures à ranger ce que je désordonne en deux temps trois mouvements. Alors cela fait un bout de temps que je me demande si je ne devrais pas traiter mon appartement comme mon sac en vadrouille: le vider de tout ce qui pèse ou encombre.

Alors j’ai machinalement saisi l’ouvrage et lu la couverture 4.

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Prétentieux et racoleur! Voilà ce que j’ai pensé d’emblée!

Mais comme je ne suis pas à une incohérence près j’ai sorti le crapaud de mon sac et ma carcasse du kiosque pour chercher un coin tranquille et feuilleter la chose avec la ferme intention de ne pas le ramener chez moi: ramener un objet pour se désencombrer c’est comme dépenser pour faire des économies: plutôt absurde.

Comme toute méthode il faut visualiser un objectif. Pour cela on nous pose toute une série de questions auxquelles il faut répondre de manière explicite avec cette injonction :

« Avant de faire le vide, prenez le temps de réfléchir à votre but ultime. (But ultime!) Cela signifie visualiser le mode de vie idéal dont vous rêvez. Ensuite il vous faut savoir pourquoi vous voulez vivre de cette manière. Ne perdez pas de vue que jeter ou garder une chose n’a qu’un seul but : vous rendre plus heureux »

A la page 50 j’étais déjà battue ! Je n’avais qu’une envie : tenter l’histoire et faire confiance à cette Marie Kondo. Et j’ai visualisé mon mode de vie idéal et pris des notes.

Puis j’ai passé à l’action.

Fallait traiter non pas par placard mais par thème : les vêtements, les livres, la paperasse, les produits de soins, les objets de valeur, les appareils électroménagers, les équipements, les ustensiles de cuisine, les vivres, le matériel de loisirs….

Après comme pour les recettes de cuisine j’ai un peu fait à ma sauce mais j’ai gardé l’esprit.

Elle préconise de faire ça en un jour… bien évidemment au bout d’une semaine je n’avais encore pas fait le quart de la moitié des thèmes. Et j’avais absolument tout dehors! Du chenit par-tout!! absolument partout!

Je ne me suis pas découragée pour autant.

Bon j’avoue j’ai eu des doutes ! Est-ce que tout sortir des armoires pour ranger n’était pas une absurdité supplémentaire?

Oh et puis, je n’en suis pas à une près hein!

J’ai trié parmi les milliers de choses qui étaient dans mes armoires et admis qu’en possédant quatre fourchettes au lieu de douze le risque d’être débordée par de la vaisselle en retard était moindre.

De fil en aiguille (oui j’ai aussi trié la boîte à ouvrage) j’ai tout tenu et sélectionné selon les critères convenus en fonction de mon mode de vie idéal visualisé. Et mon but ultime : Marcher libre!

Au trois quart de l’exercice (qui a fini par s’étaler sur plusieurs semaines) j’ai réalisé que je ferai aussi bien de me débarrasser de l’appartement lui-même.

Ce que j’ai fait.

J’ai alors réparti mes objets préférés et indispensables entre mon garage faisant office de garde-chose et ma caravane qui fera office de de camps de base et j’ai remis mon appartement à quelqu’une chère à mon coeur qui m’ouvrira sa porte si ma chandelle est morte. Le tout sera effectif en octobre.

Encore quelques ajustements et je pourrais reprendre le chemin me rapprochant encore un peu plus de « mon mode de vie idéal ».

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Voilà comment un ratage de correspondance peut changer votre vie.

En même temps, ceux qui me connaissent bien savent que c’est une idée qui me trotte dans la tête depuis 2015 déjà et que rien n’arrive par hasard.

Pour la suite j’ai des idées. Des idées de suite qui ne sont pas encore très précises. Mais comme j’ai de la suite dans les idées elles ne devraient pas manquer.

Après la magie du rangement j’entamerai la magie des chemins.

Chers amis de Madelon, voici des nouvelles un peu crétines. Non que je dévalorise d’entrée mon billet mais parce que ce qu’il m’arrive est pratiquement du crétinisme!

En effet ma glande thyroïde ayant décidé de prendre des vacances, mon organisme n’est plus, entre autre régulièrement livré en iode. Ne pas être réapprovisionné à temps de cette matière première a pour fâcheuse conséquence d’affaiblir tout le métabolisme. Or contrairement aux Crétins des Alpes il ne va pas me suffire de mettre du iode dans mon eau et dans mon sel.

Il va falloir retrouver les bons dosages médicamenteux (euthyrox) alors que j’avais pensé m’en défaire à jamais! La démarche de suppression s’est avérée exacte pour tous les autres médicaments que l’on m’a prescrit jusqu’en 2014 mais, pas pour celui-ci.

Trouver ces dosages, tout comme retaper l’organisme effondré (surtout) va me prendre du temps.

Parce que bien effondré hein, ce corps! Je sors de 4 jours d’hôpital à Interlaken suite à ce que je pensais être une intoxication alimentaire. En fait l’intoxication n’est devenue grave que parce que le métabolisme était véxé par sa pénurie de iode. Je rassure tout de suite : ma perte de poids n’a rien à voir dans cette pénurie. Il s’agit d’un problème syndical ou plutôt hormonal que je vais traiter directement avec ma thyroïde. Elle part mal dans les négociations car pendant ma ronde vaudoise, j’avais commandé un audit à Rolle et personne, pas même mes archives personnelles n’ont jugé utile de me prévenir des causes de cette panne.

Pourtant déjà la fatigue énorme ressentie au début de cette ronde, tout comme ma jambe éléphantesque et comme la tendinite sont imputables à cette défection thyroïdienne.

Les conséquences sur la productivité des vadrouilles sont directes!

La grande vadrouille du 6-7-8 août est annulée et aucune autre ne sera remise au programme avant nouvel avis.

La reprise des vadrouilles régulières du dimanche est repoussée à une date inconnue. Par contre à l’occasion, une proposition de partage fera son apparition ici où là.

Malgré tout, je compte reprendre dès septembre une vadrouille au long court.

Je dois encore en déterminer le rythme mais elle me verra rallier Bâle à Coire ou Coire à Bâle par les bords du Rhin.

Sans difficulté et sans délai, à raison de un ou deux jours par semaine, le seul objectif est de finir ce ralliement un jour….. J’ai un immense besoin de quitter le mode échec.Je déteste l’échec et l’émotion qui va avec.

Bien trop d’échecs cette année!!!

Et à ceux qui voudraient réagir au mot que j’emploie qui est le mot échec, je dirai que ce n’est pas un gros mot car je n’y mets aucun jugement de valeur. Personne ne doit se sentir amoindrit parce qu’il a échoué. Par plus que celui qui réussit ne doit se sentir supérieur. Toutefois je préfère l’émotion qui accompagne une réussite que celle qui accompagne les rêves inachevés. Parfois il faut viser haut pour avancer, d’autres fois il faut se faire du bien en rendant la réussite plus probable. Avoir des objectifs petits mais justes.

Une fois que j’aurai rallier ces deux villes, je reprendrai ma réflexion sur des projets plus ambitieux. Reprise de mon métier de guide pour ce qui concerne le partage et des traversées alpines techniquement plus difficiles. Ou pas. L’avenir et la santé parleront. J’abandonne dans ce post l’idée de partager plus et plus souvent et avec plus de monde mes vadrouilles mais je ne vous abandonne pas tout-à-fait car au plaisir de partager mes photos chemins faisant s’ajouteront encore des pas et des sourires sur quelques sentiers.

Vous pouvez me contacter, je peux encore .mettre un pied devant l’autre.. enfin je crois 🙂

Bien à vous mes Madelonneurs et à la prochaine!Promis.

 

… n’est pas fin du monde.

Je suis évidemment déçue de devoir interrompre cette Ronde vaudoise 2016.

Pour le moment, j’ai l’interdiction de marcher. Mais je pourrais vous en dire plus concernant nos projets (Gastlosen et Grimsel etc.) dès le 2 juin date du prochain contrôle médical.

Les conditions difficiles depuis le départ n’auront pourtant pas eu raison de ma détermination mais c’est une jambe qui s’est obstinée à gonfler gonfler gonfler… jusqu’à tant que je la sentais éclater qui a fini par me faire rentrer dans ma tanière.

C’est dans la nuit de du 24 au 25 que la décision de tout stopper s’est imposée par une douleur insupportable et par l’obstination de cette patte à rester au moins aussi grosse que celle d’un éléphant bien au-delà de minuit.

Rendue à la permanence des Croisettes à Lausanne grâce à l’aide de Robert mon parrain et de ma fille j’ai appris qu’il s’agissait probablement d’un érysipèle un truc dont je ne soupçonnais même pas l’existence !

Du coup cela expliquerait peut être aussi la fatigue énorme ressentie bien avant (St-Cergue-Rolle…. impossible à finir… ) et que le froid, le poids du carrix ou encore la longueur des étapes n’étaient peut être pas forcément responsables de tous mes maux.

Bon ça c’est fait!

Ceci dit il y a beaucoup de leçons à tirer de cette aventure! Et si vous me le permettez, je vais plutôt m’attacher à tirer des leçons et des plans sur la comète que des larmes de regrets de ne pouvoir plus tirer mon Carrix.

D’abord le choix du projet : Des étapes longues avec de l’intendance (tente et popote)

C’était un mauvais choix. Voici pourquoi

L’intendance prend beaucoup de temps.

– Une fois qu’on a trouvé la réception et qu’on a son emplacement, monter la tente est très très vite fait. Aucun problème de ce côté là. Par contre, gérer Pompon dans un camping n’est pas tâche aisée. La majorité ne veulent pas (à juste titre) de chien dans les sanitaires… hors il faut bien y aller et quand Pompon a décidé de garder mes affaires, disons qu’il donne bien assez de la voix pour irriter tout le monde. Y compris moi qui sous ma douche stresse au lieu de me détendre. Ensuite il faut qu’il soit un minimum séché pour pouvoir s’installer dans la tente, ce qui au vu du temps a pu poser quelques difficultés également.
– La météo froide et humide complique les choses car il s’agit de toujours garder au sec l’essentiel (habits surtout) il faut donc toujours bien réfléchir à l’ordre dans lequel il faut exécuter les actes simples comme ranger les choses, s’habiller etc. Car avec deux paires de chaussettes, un faux pas dans l’herbe mouillée peut vite avoir des conséquences très ennuyeuses. Sur ce plan je n’ai pratiquement rien raté… sauf que pour ne rien rater… j’ai souvent pris trop de temps ! beaucoup trop de temps.
– Deux heures le matin et deux le soir… voilà déjà 4 heures d’effort pour par un seul KM de parcouru….

– Trouver la nourriture du jour (si on ne veut pas porter des poids de malade) s’est avéré très compliqué. Jours de fermeture, superette des campings fermés à cause du mauvais temps, magasins de village inexistants ou ouverts à des heures incompatibles et tout simplement l’achalandage désastreux des petits commerces qui étaient accessibles. Beaucoup de chips et autres trucs dégueu et quand il y en avait des fruits préemballés vendus par 4 ou 6 pièces sans compter que le retour obligatoire du gluten dans mon alimentation (pour avoir les féculents et sucres lents nécessaires) a provoqué… comment dire pour être sympa… une irritation des voies intestinales … dit comme ça ça devrait aller mais l’humeur me pousserait à dire d’autres mots plus… fluides. Bref…
– Pour le ravitaillement il faut compter une bonne heure par jour (se dérouter, se dégager du carrix etc) ça nous met à 5 h d’intendance et il faudra encore cuisiner …

– Cuisiner était aussi tout un truc incroyable! Mais j’ai eu plus de plaisir qu’à faire les courses quand même. Mais aller chercher de l’eau etc, trouver un coin abrité, etc etc etc et économiser le gaz (impossible de trouver des recharges sur mon parcours) n’a pas été toujours facile après autant d’heures de marche. J’ai adoré par contre mêler à mes recettes les plantes sauvages que je pouvais récolter en journée! Soupe d’orties, légumes de Berce, tisanes d’aspérules… un vrai plaisir… mais après il faut faire la vaisselle …. et là… quand la fatigue est à son comble… et que les conditions sont celles de vie à l’extérieure, cela devient carrément une difficulté de plus. Le soir est tombé et le froid gagne!

– Encore une heure et nous voilà à 6h …

– Préparer plus ou moins la journée du lendemain, prévoir les habits en fonction du temps, etc… nous voici facilement à 6h30 d’intendance voire 7

Le Carrix
Marcher avec le Carrix prend quand même plus de temps que marcher avec le sac à dos. Si au plat et dans les descente la différence n’est pas spectaculaire à la montée je peux carrément doubler doubler mes temps de marche! Alors dans l’ensemble un bon tiers en moyenne de plus.
Quand au fait de marcher avec le Carrix et Pompon… il a bien fallu une bonne semaine et demie pour que je trouve comment faire et surtout pour que j’apprenne à Pompon à faire correctement.
Alors disons que là où j’avais prévu 6h j’en mettais facilement 8!!

Etapes trop longues
J’avais prévu mes étapes en fonction de ma forme du moment (donc au top) et pour une météo du mois de mai pas pour une course hivernale 😛 … heureusement que la lumière était bien de saison. J’ai au moins pu profiter de la longueur des jours à ce sujet. Mais la fatigue s’est montrée vite intraitable et la neige souvent très pénible. Les longues étapes ont fini par se transformer en épopées… et j’ai eu des journées avec plus de 10h à mettre un pied devant l’autre….

Donc au final des journées de 16 heures d’effort. Ajoutons à cela l’envie de partager et de créer des vidéos pour chaque étape les nuits se sont faites un peu courtes parfois!

Mes prochains projets aurons soit des étapes longues sans intendance, soit de l’intendance (parce que ça a un côté sympa et très économique) mais des étapes courtes d’un max 12-15km.

Courtes (on a vu pourquoi mais j’ajoute que malgré tout il faut encore prévoir du temps pour … des balades à Pompon… le matin avant le démontage et le soir avant le coucher… ) et froides.

(ben oui… je parle des nuits courtes et froides hein)

– Ballens : pas encore le technique qui consiste à se lever avant l’aube pour la pause de la quinqu’obligation, et remettre une couche (second collant ou pantalon et une veste de plus) avant de s’enfoncer au plus profond du sac de couchage avec gants et bonnets!
– Le Vaud : pas encore le réflexe de demander une place qui aura le soleil le plus tôt possible afin de sécher, la pluie ou (pire que la pluie) la rosée.
– St-Cergue : la toile de tente qui a la texture d’un parachute a fini par se cartonner par le gel !

– Rolle – Morges – Lausanne – Forel… tout roule, l’habitude et les astuces fonctionnent à merveille et il fait moins mauvais… mais ça reste difficile de sortir des plumes bien chaudes pour attaquer le démontage… Aigle… et reprise nickel de tout ça après le plan B. Il n’empêche mes nuits de récupération n’ont guère dépassé les 6heures réveils nocturnes y compris. Ce qui est peu pour récupérer vraiment.

J’ai encore appris d’autres choses. Mais il va me falloir plus de temps pour les digérer et les comprendre. La techniques ça va toujours plus vite…

Voilà donc. Toute cette prose pas très bien écrite et que je ne vais pas relire pour vous dire, que certes, sans cette attaque de ce streptocoque j’aurai été au bout de cette ronde mais que stratégiquement il y avait plein d’erreurs que j’espère ne plus commettre.

Marcher libre, marcher léger, marcher vivant… être flexible… feront mes prochains projets!

… il faut juste trier et trier juste….

Les choix sont difficiles. Surtout quand les critères sont flous.

Mais là si je ne réagis pas mon tour s’ arrête.

Avant de me résoudre à me passer de butagaz pour me faire ma popote j’ai changé mes critères et repassé tout ce qui devait être ma vie pour un mois et j’ai extrait ce gros sac vert de choses pas lourdes qui au final fait son pesant !1462389529156-403340531

Vu comme ça … ça a l’air facile.  Juste enlever ce qui peut faire doublon et garder le plus léger si tant est qu’il est suffisant.  Mais….

Un seul exemple qui peut être parlant à plusieurs d’ente vous.

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Voilà mon coeur penche laaaaargement à jaune.  Mais je ne débouche pas de bouteille et je peux faire sans ouvre-boîte et le décapsuleur?  Pareil.  Ah mais la forme, la texture, la tenue en main, sa robustesse … et son pesant de cacahuète quand à sa provenance….

Mais vouaaaaaalaaaa…. le pouaaaaaa…..

Le vert suffit. Juste une lame pour couper un bout de fromage ou du pain….

Que de quels choix « affectifs » est fait ce lourd petit sac plein de trucs qui pèsent pas vraiment. …

Exit de ma vie pour ce mois de mai…