Langue forestière. …

C’est sûrement une soirée ordinaire. Mais comme je ne vis plus de soirée ordinaire depuis très longtemps je ne saurais vous dire si cette soirée est plus ou moins ordinaire qu’une autre mais je vous assure qu’elle n’est en rien banale.
Je suis dans la forêt. Ou plutôt dans une forêt puisque celle-ci est pour moi sans nom.
Je suis assise dans la nuit. Le vol d’une chauve souris me rappelle que les instants diurnes sont à présent sur le point de s’achever définitivement. J’entends au loin un hululement chouette à moins que je ne me fasse pigeonner.
Assise je médite à la palette des possibles qui je découvre dans cette double rencontre qui multiplie les idées. La rencontre avec Martine d’une part et celle du « dormir où c’est possible » d’autre part.
Etre dehors au milieu de rien, que dis-je au milieu de tout est d’une simplicité déconcertante. Déconcertante mais encourageante.
C’est un cadeau inestimable. Une forêt pour dormir  telle une caverne à lits qui me laisse baba. Ali Baba.
Forêt près de Morat nuit 1


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