Bonsoir !
Vous voyez la petite montagne en pointe juste sous la lune ? Eh bien c’est la Palette ! La Palette c’est sont nom et je propose jeudi de lui grimper sur l’échine !
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Je dépose ma voiture au garage, je glisse la clé dans la boîte aux lettres et j’oublie mon téléphone à l’intérieur. Un petit stress avant de partir pour cette randonnée que je sais exigeante : un test, sans doute, plus qu’une simple balade. Le Chamossaire m’attend. Depuis Leysin, Place Large où je laisse ma voiture il va falloir affronter une grande descente vers le fond de la vallée, puis une remontée drastique jusqu’au sommet. Cinq heures quarante de marche prévues dans Suisse Mobile. J’ai déjà l’intuition qu’il m’en faudra un peu plus.
Je traverse le quartier des chalets, le soleil se lève, caresse les crêtes. L’air est vif. Les pâturages fauchés ras dégagent une odeur sucrée, légèrement astringente — celle des matins clairs de montagne. En face, le Pic Chaussy reste dans l’ombre. Je sors mon téléphone dans l’idée d’en saisir la fraîcheur quand le soleil jaillit de derrière le Pic et m’éblouit. Je ferme les yeux, je sens sa douceur sur mes paupières et un rouge intense se dessine sur ma rétine.
Dans mon dos surgissent en pleine lumière : les Tours d’Aï et la Berneuse, découpées sur un ciel bleu d’été. Pourtant un frisson intense me rappelle qu’on est en septembre. Mon regard s’attarde encore sur les Dents du Midi. Au-dessus de la plaine un ballon flotte comme suspendu et glissant vers le Léman.
La petite route ensoleillée est encore goudronnée, mais bientôt je m’enfonce dans la pénombre de la forêt. Il est 7h50. Le soleil chatouille la crête du Chamossaire sans jamais la dépasser. Devant moi, la grande descente : 330 mètres sur 1,5 km, une pente raide, sans répit, presque verticale par endroits. J’ai de l’appréhension, mais aussi une confiance tranquille.
Je m’appuie sur mes bâtons comme un handicapé sur ses béquilles, pas après pas, jusqu’au premier replat et son petit alpage. Delà j’aperçois Exergillod — le lieu de la fin de mon adolescence, le début de ma vie d’adulte, l’endroit où j’avais cru m’y installer pour toujours mais qui ne fût qu’un feu de paille comme toutes mes constructions. Puis je poursuis sur une pente un peu moins raide et par un chemin bien plus large jusqu’à la route du Col des Mosses que je traverse avec prudence car la circulation du matin y est très dense. Le Chamossaire se découpe dans un ciel devenu pâle, presque de pluie, tandis que le Mont d’Or se dore au soleil. Encore un dernier replat, et j’atteins la Tine de la Grande Eau, au fond de la vallée.
9h15. Le topo annonçait 30 minutes. J’en ai mis 1h20. La pente était vraiment raide et mes genoux tout comme ma cheville n’ont pas particulièrement apprécié l’exercice même si, je dois le reconnaître tout a super bien fonctionné. Le pont est magnifique, sauvage, étroit, plein d’histoire. C’est la deuxième fois cette année que je passe là. Je suis toujours émue dans ce genre d’endroit. Je ressens quelque chose de profond qui me relie aux humains qui m’ont précédés.
Je bois une gorgée, avale quelques fruits secs, resserre mon sac et entame la montée. Petit à petit, le paysage s’ouvre. Le Mont d’Or se déploie, imposant. Les Tours d’Aï brillent au soleil. Le Chamossaire se cache de mon regard. Loin de ma face, parce que dissimulé par la raideur de la pense je le sens non pas dans mon dos mais sur mes épaules.
Plus haut, je croise le bal des hélicoptères qui transportent du bois. Je suis maintenant à Exergillod et j’ai une vue large sur la pente raide d’en face que je viens de descendre et sur le petit pâturage traversé tout à l’heure qui me dévoilait ce hameau de mon passé. Je vois le chemin qui rejoint la dangereuse route à traverser.
La montée est longue, rude. Le soleil frappe. La chaleur monte, la fatigue aussi. Un peu. 11h30 Je sors du bois, trouve une table devant une étable et casse la croûte : houmous, cake salé maison et quelques amandes. Peut être un peu trop lourd à digérer pour tout ce qui m’attend encore.
Je reprends pleine d’espoir d’avancer avec plus de vigueur mais le pas est lourd et le souffle court. Je peine à trouver un rythme, c’est long et laborieux mais il commence à revenir gentiment.
C’était sans compter sur les aléas naturels. D’abord un champs pentus comme le Petit Chêne des Lausannois mais couvert de trous de pieds de vaches. De la boue en veux-tu en voilà. Je jongle de motte en motte, mes bâtons inutiles qui s’enfoncent jusqu’aux genoux. Je prends plus de 45 minutes pour franchir le coin qui aurait du m’en prendre 15. Je tente de reprendre le rythme quand je reçois un cadeau de la nature que je ne saurais refuser. Je pose le sac, tente de m’accrocher à la pente comme font les enfants en m’agrippant à l’herbe à pleine touffe et je cueille ainsi 3kg de champignons avant de reprendre le chemin. Mon sac s’est alourdit. Mon pas aussi.
Enfin, à 1 680 mètres, j’arrive à la Case aux Chèvres. L’endroit est magnifique : une cabane ouverte, du bois, un banc. Devant moi : la Riondaz, La Berneuse avec le Kouklos, les Tours d’Aï, de Mayen et de Famelon, et, un peu plus à droite, le Mont d’Or. Derrière moi, les rochers du Chamossaire ressemblent à des pyramides. C’est splendide. J’aimerais rester ici, dormir là.
Qu’est-ce qui presse finalement ? Pourquoi ne pas prendre une bonne heure de repos bien mérité avant de reprendre la route ? C’est alors que je me soucie de la première fois de l’heure du dernier train. Car en partant à 7h30 du matin pour faire ce qui devait être moins de 6heures de marche, je ne m’étais pas posée la question du retour à la maison.
Je vois alors que le dernier train part du Col de Bretaye à 17h55, et il est déjà bientôt 16h00. Certes la carte m’annonce qu’il ne reste que 300m de montée et que la gare se trouve à 45 minutes de marche de cette Case merveilleuse mais au rythme d’escargot qui me caractérise depuis midi qui double le temps promis par Suisse Mobile je ferai bien de ne pas trainer trop longtemps dans ce petit paradis.
Je refais mon sac, range les champignons, mange un peu. Je repars. A chaque pas je m’ébaubis du spectacle, tout est beau. La Pointe du Chamossaire me fait de l’oeil, mais il est trop tard pour faire cette dernière pente.
Je laisse dans mon dos les Tours d’Aï et je me confronte aux Muverans, Grand et Petit.
16h55, j’arrive au Roc d’Orsay, épuisée, puis je descends encore jusqu’à Bretaye. La vue est splendide, la lumière douce. Mais mes genoux et mes pieds protestent à chaque pas. 17h10, Col de Bretaye.
Au restaurant, je m’affale sur la table. Je ferme les yeux. J’ai des hallucinations : des lumières partout, ça clignote, ça danse. C’est dingue. Mais qu’est-ce que je suis contente.
Derborence avec mon ami Pierre. Nous sommes arrivés sous un ciel couvert qui s’est dégagé dans les 5 minutes suivantes, puis nous sommes montés depuis Motélon au soleil tout du long, on a pique-niqué, puis au moment où on refermait nos sacs un vent glacial s’est levé. On a encore pu manger abrité sur la terrasse du restaurant de bonnes tartes aux pruneaux et puis la grêle a commencé. On a filé sans demander notre reste jusqu’au bus qui nous a redescendu en plaine. De Derborence en ce 5 octobre 2025 nous n’avons eu que le meilleur, rien que le meilleur, tout le meilleur !
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Bon plaisir à chacun à naviguer parmi ces images de notre belle nature 🙂
Hello! Effectivement les chaussures ont un petit air penché et ont besoin d’une petite pause. Je pense qu’il y a une petite modification de programme .Quelle est la suite? J’espère que tu as reçu mon courrier à Yverdon, parti mercredi de Lausanne. Merci des belles photos qui nous permettent de « cheminer » après toi: Bises Christiane
Oui ces chaussures vont prendre une pré retraite. Ses remplaçantes seront en formation dès demain sur le chemin entre Yvonand et Estavayer. Pas de soucis pour les courriers, chaque lieu que je quitte reçoit une en enveloppe, un timbre et une adresse pour me courrir après. J’ai fuis le camping d’Yverdon à cause des travaux qu’il subit et pour profiter du merveilleux VD8 et du soleil de lundi 🙂 …
Merci beaucoup de l’intérêt 🙂
Je tiens absolument à faire ce chemin avec ces troncs sculptés qui a l’air très different des autres et qui se trouve peu avant Bâle. La météo et min retard sur le calendrier m’ont contraint à faire une rapide descente de Birse. …
Merci de vos conseils!
Merci Christian !
Sympa!
En plus de la lecture en marchant en zone urbaine ca rehausse la journée.
2011?
Faut-y remettre le temps file file file et ne se recoud pourtant pas …
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Suite à votre hébergement humide c/nous,nous vous disons bonne journée et surtout
bonne continuation, et merci de votre passage!
Pierre et Eliane.
Merci… à vous! maintenant au bord du lac c’est bise bise et bise… alors tout sèche… mais fait toujours pas chaud chaud 😉
Hello! Effectivement les chaussures ont un petit air penché et ont besoin d’une petite pause. Je pense qu’il y a une petite modification de programme .Quelle est la suite? J’espère que tu as reçu mon courrier à Yverdon, parti mercredi de Lausanne. Merci des belles photos qui nous permettent de « cheminer » après toi: Bises Christiane
Oui ces chaussures vont prendre une pré retraite. Ses remplaçantes seront en formation dès demain sur le chemin entre Yvonand et Estavayer. Pas de soucis pour les courriers, chaque lieu que je quitte reçoit une en enveloppe, un timbre et une adresse pour me courrir après. J’ai fuis le camping d’Yverdon à cause des travaux qu’il subit et pour profiter du merveilleux VD8 et du soleil de lundi 🙂 …
Merci pour le partage de ces belles images.
Je reconnais bien des endroits et c’est magnifique.
Belle continuation.
Un randonneur valaisan
Merci beaucoup de l’intérêt 🙂
Je tiens absolument à faire ce chemin avec ces troncs sculptés qui a l’air très different des autres et qui se trouve peu avant Bâle. La météo et min retard sur le calendrier m’ont contraint à faire une rapide descente de Birse. …
Merci de vos conseils!
Très belles photos, très belles randonnées
Pour vous remercier je vous laisse consulter mon site de poèmes
A bientôt
Christian Rouiller
Merci Christian !
Sympa!
En plus de la lecture en marchant en zone urbaine ca rehausse la journée.
2011?
Faut-y remettre le temps file file file et ne se recoud pourtant pas …