Il était une première fois

​Est-ce que chaque soir me verra avec l’envie d’écrire quelques lignes ?

Je suis seule avec Pompon (qui dort profondément) dans une minuscule clairière et le bois est déjà très sombre.  Je distingue à peine la boule de poils lové dans les herbes sèches. 

Tous les bruits me questionnent, toutes les odeurs m’alertent. Je suis rivée sur l’écran, ce qui n’est pas pour me déplaire car je distrais mes peurs et focalise mon regard.

Mais le voilà qui fuit et se plonge dans le noir. Une chauve-souris passe, un gland tombe brusquement. Je sursaute  un chêne me bombarde. 

Ce soir même si plein de sentiments agréables me traversent une petite anxiété persistante m’empêche d’y goûter avec délice. 

Il y a un trou dans la canopée qui laisse partir le regard vers un ciel bleu marine, que dis-je, vers un ciel noir d’encre sans lune.

Au loin une route. Plus passante que prévu Tout autour des bruits de grillons et d’insectes non identifiés. Parfois je crois entendre des pas. Serait-ce mon imagination ou un animal me surveille ? Aurais-je volé sa couche en y installant la mienne ?

Pompon ne bronche pas. Je donne donc crédit à mon imagination. 

Je n’ai pas de programme pour demain, pas de parcours. Peut être que je continue en direction d’Yverdon. Ou peut-être que je reprends de l’altitude pour échapper à cette chaleur étouffante. Je ne sais pas.

Ce que je sais par contre, c’est qu’en terminant cette initiation par des travaux pratiques j’ouvre définitivement une nouvelle porte.

La nuit est maintenant quasi totale. Je vais entrer dans ma cabane pliante et reprendre des forces pour un nouveau demain.

Fin de ma première soirée solitaire quelque part au sud du Lac de Neuchâtel le 7 septembre 2016.

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