J’ai décidé de consacrer un petit temps court chaque matin pour rédiger quelques lignes. S’il est certain que je n’arriverai pas à tenir cette décision sans y glisser d’exception je n’ai aucun doute que vouloir m’y astreindre sera l’une des pierres indispensables à la construction d’un nouveau quotidien.

Vous le sentez cette semaine qu’il est temps d’oser nous installer dans nos nouvelles routines, de consolider nos marques, de rythmer notre temps, d’intégrer ces routines extraordinaires et les rendre ordinaires pour qu’elles deviennent source d’énergie ?

Ma vie concrète à moi a terriblement peu changé. Je n’avais déjà ni travail, ni vie sociale active, j’ai l’habitude de passer de nombreux jours sans voir quelque face que ce soit par exemple. Je peux même dire que par certains côtés ma vie est devenue meilleure. Je sens la nature respirer, j’ai des échanges plus intenses avec mes proches, je participe à des élans de solidarité qui font chaud au coeur, mon emploi du temps n’est pas bousculé en permanence, je suis toujours aussi incapable de m’ennuyer. Seuls me manquent les petits bisous de ma petite fille et la joie de lui montrer le printemps et les radis qui poussent dans le jardin. La frustration est grande mais dans une situation aussi grave il est plus nécessaire de se réjouir d’avoir quotidiennement contact avec ceux que l’on aime que de se lamenter de ce qui nous est enlevé.

Je vais donc consacrer ma semaine à remettre la vie au centre de mes projets, à abandonner cette impression de parenthèse, de provisoire qui dure et à évacuer ce stress qui empêche la vie d’émerger. Construire ici et maintenant.

Mots tant de fois usurpés, galvaudés ici et maintenant prennent tout leur sens. Comment construire une vraie vie, ici et maintenant.

Pompon chat en reste de marbre que j’oublie qu’il puisse exister un 31 mars…

Première étape…
…me mettre sur mon 31 et cessez de bricoler mes agendas 😂… Les poissons d’avril c’est pour demain !



Prenez soin de vous


Quel pourrait être notre devoir outre le fait de respecter les consignes?
Les règles d’une bonne ‘hygiène de vie s’est aujourd’hui se laver les mains comme Monk et se tenir à distance comme Sheldon tout en restant chez soi comme Émilie Dickinson. (Quel vaste chant 10 lexique) 
Simple – basique.

Mais il y a toutes les autres avec qui on avait déjà parfois du mal. On a du taf parce qu’aux conseils ordinaire de se nourrir sainement, de dormir assez, de limiter l’exposition aux écrans et de continuer à bien bouger s’ajoute l’impératif de garder au temps qui passe une structure saine et dynamique qui sera une vraie colonne vertébrale de notre quotidien. Un de nos devoirs outre celui de rester chez soi c’est de lutter contre la frustration qui se met à roder partout en nous comme autour de nous… un mandat plein de pièges
Que puis-je faire pour moi?
Que puis-je faire pour toi?
Que puis-je faire pour autrui?

Garder des horaires, élaborer des projets, oser se tromper et recommencer. Faire ses routines calmement mais complètement aussi dérisoires qu’elles puissent paraître dans ce contexte apocalyptique.

Vivre pleinement.

Vivre pleinement pour garder et cultiver ce que nous sommes. Des humains. Humains humains pleins de tares et de tâches mais des humains en quête de notre humanité.

Tout doux liste : Chercher son éthique.

Chanter, rire ou danser si les idées manquent.

Combattre l’ennui parce que c’est un sale virus.

J’ai raté ma nuit. Un zéro contre moi…. 
Se lever et marquer des points. Go!
Bonne journée

Aujourd’hui c’est mon premier jour aux Planques.
Non pas que je ne m’y sois encore jamais endormie ou réveillée puisque le camion des déménageurs est monté il y a treize jours déjà et que depuis lors j’y ai dormi toutes les nuits et passé toutes mes journées.

Seulement, le temps s’est écoulé sans routine et accompagné de ma fidèle amie vadrouilleuse. Que depuis treize jours je tente de trouver une place pour chaque chose afin que chaque chose puisse rester à sa place facilement et que surtout devant la porte, il y avait : une voiture !

Voiture ayant été empruntée pour faciliter l’emménagement et l’emménagement étant terminé (ou presque) la voiture est retournée dans ses pénates. Et mon amie aussi. Son aide et son soutien m’ont fait beaucoup de bien. Merci mon amie!

Ce matin, un jour d’automne accueille ma nouvelle situation. Il fait 16 dans la cuisine. Le calme est quasi absolu. J’ai mis une petite jaquette pour déjeuner et cuire mes oeufs du matin au gaz. Des gestes nouveaux car je suis partie de mon ancienne vie sans le four à micro-onde.

J’hésite à allumer le feu du potager, unique chauffage des Planques. Je vais déjà aller promener Pompon-chien après avoir fini ce texte avec Pompon-chat quasi couché sur mon clavier. Au retour je me mettrai au travail pour a-cube sur mon ordinateur et je verrai pour la flambée. Si je ne gigote pas, à tapoter sur un clavier, 16 degrés c’est peut être un peu peu…

Mes collègues autistes ont préparé pour dimanche 29 une conférence à Yverdon et cette semaine je compte apporter ma contribution à cet évènement majeur pour notre association.

Maintenant que je suis aux Planques, je me demande comment vont se passer les jours et les nuits ? Comment vais-je réussir à troquer le rêve contre la réalité sans m’envoler ou glisser ? Et l’épreuve du feu commence de suite (et je ne parle pas d’allumer le potager à bois hein car ça c’est – presque – fascotte cocotte) : La conférence de dimanche sera précédée d’une petite AG et en tant que co-présidente je dois être sur place le matin déjà.

Voici l’équation : Sachant que le seul bus du dimanche matin part peu avant 8h00 et que l’arrêt se situe à 40 minutes de marche, que dans le confort de mon ancienne vie il me fallait 90 minutes pour arriver au bout de toutes mes routines matinales, que ma liste (ancienne) de pictos longuement réfléchie se gausse et que la lignée de montagnards de mes ancêtres est morte de rire:

A quelle heure faudra-t-il mettre le réveil si au préalable Pompon doit être promené dans la nuit noire et que m’habiller pour une journée citadine dans un chalet à 16 degrés peut présenter quelques hésitations chronophages ?

Premier bon point : il n’y aura pas encore la neige 😀
…. enfin j’espère !

J’ai une semaine pour trouver la réponse! Ce n’est rien de trop.

Qu’importe ! Je suis prête. Et heureuse d’être là. Je vis aux Planques, mais je ne me planquerai pas.
A bientôt !

« Tu as décidé de partir va-t-en » me lançaient mes cornouilles singeant la Rose de la planète B612.

J’ai déjà eu plusieurs vie sur plusieurs planètes.

Je les ai toutes quittées dans la précipitation parfois drapée de colère ou de rancune mais toujours dans la souffrance.  A peine si j’étais chargée de l’énergie nécessaire au deuil engendré par le départ.

Cette fois il n’en est presque rien. A quelques jours de voir mes affaires  hissées à 1200 m d’altitude par un camion, je suis légèrement vêtue d’une nostalgie très douce et un peu triste.

C’est le jardin qui met l’ombre la plus lourde sur mon coeur. N’avoir profité que d’une seule symphonie printanière me rend morose. Quand je pense au festival de couleurs dont je serai exclue je me surprends à douter de ma décision. Pourtant c’est lui qui m’a proposé de partir. Voyez-vous, il n’y a pas que les roses qui soient contradictoires !

Je laisse mes cornouilles et mon jasmin, ma rhubarbe et mon figuier, je laisse une petite partie de moi, de mes rêves et de mes projets.

Je m’éloigne un peu, mais si peu, des êtres qui me sont chers. Il faudra apprendre à se voir autrement, moins souvent mais peut être qu’on se rencontrera à nouveau pour de vrai.

Petite Laly,  plus si petite, je me réjouis de savoir que tu me rejoindras parfois dans ma montagne. Je t’apprendrais la caresse du vent et la lumière des étoiles, je t’emmènerai entre les feuillages cueillir les champignons et ensemble nous chercherons une place pour ta rose dans mon nouveau jardin.

Vous savez, je découvre que c’est agréable de laisser du bon de soi dans un monde que l’on quitte. J’ai tellement craint d’abandonner les choses trop tôt qu’au final j’ai souvent du les fuir laissant dans mon sillage plus de misère que d’engrais.

Cette fois, c’est le moment.

Pendant cette année où je n’ai pas pu mettre un pied devant l’autre je me suis perdue loin des balises. J’ai passé par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel: jaune, rouge, blanc, bleu… et sans m’en rendre compte petit à petit le chemin s’est tracé. Je dis adieu à mon cornouiller mais sûre ! je ne vais pas m’ennuyer.

Pour l’heure je me hâte mais je me hâte Luantement.

Quand cette nostalgie aura fini de me coller à la peau, quand j’aurai dit adieu à tous ces oripeaux je viendrai promis, vous chanter le renouveau ! Et c’est pour bientôt.

(vous pouvez commenter ci-dessous ou vous manifester sur les petits pouces comme sur FB ou presque)

… cet instant où les deux pieds touchent encore le sol mais que tu as déjà explosé l’élan pour sauter… et que tu te dis : mais quelle drôle d’idée 😅

C’est la première fois que je m’apprête à quitter une vie pour une autre sans être fâchée avec elle.

Presque tout me sied dans celle-ci. J’ai bon chaud et je mange bien, mon nid est à ma taille, la lumière y est douce et je croise facilement les regards de mes enfants d’amour.

Le quartier est presque calme et toutes les commodités sont à moins de 5 minutes. Mon petit jardin m’a promis des rêves pour chaque printemps de festoyer toutes tulipes dehors dès le mois de mars. Vivre ici est facile et me permet d’évoluer dans une situation financière très favorable, que je n’ai jamais eu et que je ne pourrais jamais retrouver.

Alors pourquoi cet appel? Pourquoi cette puissance et cette détermination ? quelle drôle d’idée !

Puisque je me décide pour un grand saut dans l’inconnu, je focalise malgré moi sur toutes les pertes volontaires que je m’apprête à m’infliger. Je dois bien avouer que j’ignore tout de la nouvelle vie qui m’attend et que j’ai peur. Pourtant je me fais confiance et j’avance. Cela fait des semaines que j’explore tous les espoirs, inspecte toutes les barrières, pèse les pour et énumère les contres et à chaque fois, quelque soit le résultat de la balance la réponse est la même. Vas-y !

Hier j’ai donc donné cet élan qui fait que lundi mes pieds s’arracheront du sol et que l’air de rien, une nouvelle aventure va commencer.

Hier je me suis rendue gaillardement à un cours sur les plantes médicinales pour respirer de nouvelles connaissances!

Inspirer…exprimer.
Inspirer par le verbe, exprimer par le geste.
Recueillir puis extraire.
Après un sirop de lierre terrestre anti toux, on a fabriqué un baume de plantain pour presque rien et un fabuleux vin d’angélique en guise de digestif.

Je vais laisser décanter toutes ces broutilles pour que ces sciences infusent. Je pourrais peut être distiller plus tard quelques principes actifs.

Bla bla bla
Bla bla bla
Bla bla bla
Foncer dans le mur
Se prendre la tête
Faire le dos rond
Courber l’échine
En avoir plein le dos
Vider son sac
Lâcher prise (les bras m’en tombent)
Toucher le fond
Se noyer dans un verre d’eau
Rester à quai
Se la couler douce
Se faire mener en bateau
Voir anguille sous roche
Noyer le poisson
Avaler des couleuvres
Garder ça sur l’estomac
Couper la poire en deux
Se mettre sur les plots

Il est urgent d’attendre!

Sciatiques, antalgiques, pas magique

Des mots, des maux, démo ?
Démonstration : CQFD
Des monstres à … Bex faut un plan B

Se retrouver au pied du mur
Reculer pour mieux sauter
Passer comme chat sur braise
Avancer à tâtons (mais ne pas avoir la lumière à tous les étages)
Fermer les yeux
Cacher la merde au chat
Soulever le tapis (ou se prendre les pieds dedans aussi)
Rester cloué au sol
Mettre un pied l’un devant l’autre
Traîner la patte
S’accrocher aux branches
Suivre son fil d’Ariane
Et donc …. annuler Rando Chaussettes

Ce printemps, quand le glas de la sciatique a sonné, quand ma chaussure s’est mise à butter sur les aspérités du chemin, quand cette petite brûlure en bas des reins m’a agacée et que j’ai décidé de poser mon sac, je pensais prendre une semaine ou deux de repos bien mérité.

Mais la fatigue qui avait enflammé mes muscles et mes tendons avait aussi coulé jusque derrière mes os pour s’infiltrer sans retenue jusqu’au creux du pli de l’âme. Une vraie inondation charriant son lot d’anxiété et de stress.

Je ne suis pas restée inactive pendant cette soudaine sédentarité.

J’ai cherché le pyromane qui sommeillait en moi puis je l’ai trépassé à tabac. J’ai fait barrage à des flots d’agressivité à tribord et j’ai lutté contre l’auto-sabordage à bobards. Comme le temps s’écoulait, j’ai eu maille à partir avec le Monde et j’ai dû ravaudé quelques chaussettes, raccommoder certains projets et biner mes plates-bandes.

Voilà, l’incendie est éteint depuis belle lurette et l’eau semble trouver (enfin) le chemin de la décrue. Mais où sont donc mes pompes ?
Parce qu’il va falloir chausser !

… c’est même un art simple. Simple et évident. Ne sommes-nous pas conçus, fabriqués et assemblés uniquement pour exceller dans cet exercice ? Mécaniquement je veux dire !

Parce que l’art de marcher, dans la tête c’est une autre histoire. Dès qu’on y rêve un peu, c’est un vrai foutoir ! Un enchevêtrement de démarches à mener hors du train train quotidien. Comme tout ce qui est simple, se mettre en marche est une affaire très complexe. Mentalement je veux dire !

Le chemin le plus caillouteux que doit parcourir le marcheur et celui de sa voie intérieure, il est parfois si mal balisé que l’on peut s’y perdre aussi facilement que dans une forêt balafrée par les forestiers ou pire encore, aussi  certainement que sur un sentier valaisan. Hors station bien entendu !

Bah oui, il faut alléger, décomplexifier, lâcher les proies et les ombres, vider les sacs. On dit que partir est une façon de se dépouiller du superflu, mais comment savoir de quoi se départir avant même d’être dans le flux?

Pour se faciliter la vie, quand on rentre, on fait une liste de ce sac devenu idéal au fil des pas dépassés. Parfois même on conserve et on range soigneusement, soit une trousse de toilette, soit quelques habits devenus fétiches soit encore quelques notes sur les envies de périples nées chemin faisant. On relève ici ou là des idées, collectionne des images ou acquiert le petit ustensile qui a peut être fait défaut la dernière fois.

Mais rien y fait. A chaque fois, il faut recommencer de puis le début. 

Commencer par jouïr de la sédentarité retrouvée, du confort douillet des choses et des gens qu’on aime. A trouver ça normal on finit par oublier qu’on est nomade et à force d’oubli on en tombe malade. On est empêtré, engoncé, fatigué, écoeuré. 

A ce moment précis le périple est déjà entamé. Mais on n’en sait rien. Tout l’être et même le paraître sont vides. Il n’y a plus rien à réchauffer. C’est la partie indicible de l’aventure.

Je trouve fou comme le langage n’a de mots que pour nous parler de ce que l’on sait déjà, comme les livres ne s’écrivent qu’avec des commencements qui nous sont familiers, comme toutes les histoires de marcheurs commencent pas à pas avec des itinéraires et finissent mot à mot toujours avec la même philosophie prétendant que le but n’est rien et que seul le chemin compte !

Si cela était vrai, alors il suffirait de se lever et d’aller.

Mes périples 2018 sont bientôt terminés, ils entrent dans leur dernière ligne droite : mettre un pied devant l’autre !

Le 15 avril je vais retrouver l’Aar de la marche au départ de Nidau sur les bords du Lac de Bienne pour rejoindre, Koblenz, là où cet art en jette, l’air de Rhin 😉

Puis le 8 mai, de là, je pense rallier Dielsdorf dans le canton de Zürich. J’aimerai rentrer avant l’été par les Crêtes du Jura. Aller jusqu’à Genève voir le jet d’eau (je n’ai jamais vu le jet d’eau!) puis s’il est possible de rêver encore un peu j’irai jusque chez moi dans la Plaine du Rhône (en passant par la France?)

Je n’oublie pas les marcheurs des vadrouilles qui pourront me rejoindre en chemin, ni même Laly et les randonneurs du dimanche avec deux dates prises sur mes retours sédentaires:

En juin, ou en septembre j’aimerai retourner voir le coucher de soleil au Napf…

Pour me rejoindre en chemin, contactez-moi. Je sais à peu près où je serai et à quelles dates … mais à peu près. Un petit échange de mail vaut mieux que mille agendas mal tenus 😉 

Deux façons de faire : vous avez une étape qui vous tape dans l’oeil et je vous avertis quand j’y serai ou vous avez des dates à disposition et je vous tiens au courant de mon avancée.

Toujours est-il que j’essaie quand même de tenir cette chose à jour : Le calendrier

Et si tu as lu tout ça, tout ça ! Il est temps de vider les placcards et de faire ton sac 😛 

En route !