Madelon Pompon chien et Pompon Poule
Anne-Lyse Delvaud, Albi, 10.04.2020

Une pure merveille que ce cadeau qui me vient de loin pour me tenir chaud au moral pendant un passage à vide particulièrement soudain et douloureux.

Comment ne pas être heureux quand on reçoit ça.

Certains doivent jongler avec les tâches quotidiennes pour tout circoncire et garder le mouvement et d’autres tentent d’apprivoiser leur nouveau balancier pour garder l’équilibre sur la corde tendue entre deux mondes. Celui qui a été et celui qui sera.

Le monde que nous quittons malgré nous, ce monde dont nous connaissons les erreurs et les horreurs, nous en sommes déjà nostalgiques et il est à peu près certain que malgré nos envies secrètes de changements profonds nous ferons tout pour revenir à l’identique.

Cette thématique du changement a toujours pris beaucoup de place dans ma vie à cause des nombreuses crises qui se sont imposées à moi et qui m’ont obligé à des remaniements parfois brutaux dans mon parcours de vie.

J’ai dis aussi que j’ai déjà eu plusieurs vies. En réalité nous n’en avons qu’une seule parce que nous ne mourrons qu’une fois. Par contre nous devons faire face qu’on le veuille ou non à toutes ces ruptures, ces deuils, ces agressions qui transforment nos existences en passant par des cataclysmes, des champs de bataille. Et l’on doit, qu’on le veuille ou non, affronter ces petites morts, ces bouleversements. Tant que nous sommes vivants il va nous falloir marcher jusqu’à ne plus pouvoir mettre un pied devant l’autre, se reposer et se relever.

Nous ne sommes pas en guerre, nous sommes en crise, l’angoisse d’un monde dépressionnaire nous saisi tous, nous ballote entre l’espoir nécessaire et la peur légitime.

Je ne peux pas m’empêcher de tirer des parallèles avec les graves dépressions qui m’ont confinées presque 10 ans dans les hôpitaux psychiatriques parce qu’une crise et une crise et que très vite je réalise, dans le contexte actuel, que je peux m’appuyer avec succès sur plusieurs découvertes faite lors d’expériences traumatiques et déceler dans leurs résiliences les pistes nécessaires à un certain bien être.

Je crois voir au travers des financements massifs, annoncés, les chiffres donnent le vertiges, que tout est et sera mis en oeuvre pour retrouver le monde tel qu’il était avant le choc. Exactement comme l’individu atteint une première fois par une décompensation psychique a pour seul objectif illusoirement atteignable : le « retour à la normale »

Dans des trajectoires moins chaotiques on retrouve le même mouvement de rétropédalage lorsque l’on ne change rien après un burn out et que retourner à sa vie d’avant parait plus facile que de faire peau neuve ou quand on ne peut s’empêcher de tomber amoureux après une grosse crise conjugale ou un divorce.

La question me taraude, est-ce que l’on pourrait appliquer à une crise planétaire le même plan de résistance (et de résilience) que celui appliqué lors d’une crise individuelle ?

Dans la résolution d’une crise personnelle, pour se relever j’ai retenu qu’il fallait en tout premier lieu travailler la posture.

Est-ce qu’au même titre qu’il existe un nombre magique aux proportions universelles ou encore des similitudes de comportement en santé mentale nous pourrions admettre que nous avons tout à apprendre de nos ruptures personnelles pour comprendre ce qui nous arrive collectivement en ce moment et ce que nous pourrions en faire ?

Est-ce que dans la posture qui permet de sortir vainqueur d’un cataclysme personnel nous pourrions individuellement faire face aux chamboulements en cours et avenir et collectivement trouver des réponses pour que l’humanité s’en retrouve grandie ?

J’en fais le pari et ce sera ma posture.

J’ai décidé de consacrer un petit temps court chaque matin pour rédiger quelques lignes. S’il est certain que je n’arriverai pas à tenir cette décision sans y glisser d’exception je n’ai aucun doute que vouloir m’y astreindre sera l’une des pierres indispensables à la construction d’un nouveau quotidien.

Vous le sentez cette semaine qu’il est temps d’oser nous installer dans nos nouvelles routines, de consolider nos marques, de rythmer notre temps, d’intégrer ces routines extraordinaires et les rendre ordinaires pour qu’elles deviennent source d’énergie ?

Ma vie concrète à moi a terriblement peu changé. Je n’avais déjà ni travail, ni vie sociale active, j’ai l’habitude de passer de nombreux jours sans voir quelque face que ce soit par exemple. Je peux même dire que par certains côtés ma vie est devenue meilleure. Je sens la nature respirer, j’ai des échanges plus intenses avec mes proches, je participe à des élans de solidarité qui font chaud au coeur, mon emploi du temps n’est pas bousculé en permanence, je suis toujours aussi incapable de m’ennuyer. Seuls me manquent les petits bisous de ma petite fille et la joie de lui montrer le printemps et les radis qui poussent dans le jardin. La frustration est grande mais dans une situation aussi grave il est plus nécessaire de se réjouir d’avoir quotidiennement contact avec ceux que l’on aime que de se lamenter de ce qui nous est enlevé.

Je vais donc consacrer ma semaine à remettre la vie au centre de mes projets, à abandonner cette impression de parenthèse, de provisoire qui dure et à évacuer ce stress qui empêche la vie d’émerger. Construire ici et maintenant.

Mots tant de fois usurpés, galvaudés ici et maintenant prennent tout leur sens. Comment construire une vraie vie, ici et maintenant.

Pompon chat en reste de marbre que j’oublie qu’il puisse exister un 31 mars…

Première étape…
…me mettre sur mon 31 et cessez de bricoler mes agendas 😂… Les poissons d’avril c’est pour demain !



Prenez soin de vous


Quel pourrait être notre devoir outre le fait de respecter les consignes?
Les règles d’une bonne ‘hygiène de vie s’est aujourd’hui se laver les mains comme Monk et se tenir à distance comme Sheldon tout en restant chez soi comme Émilie Dickinson. (Quel vaste chant 10 lexique) 
Simple – basique.

Mais il y a toutes les autres avec qui on avait déjà parfois du mal. On a du taf parce qu’aux conseils ordinaire de se nourrir sainement, de dormir assez, de limiter l’exposition aux écrans et de continuer à bien bouger s’ajoute l’impératif de garder au temps qui passe une structure saine et dynamique qui sera une vraie colonne vertébrale de notre quotidien. Un de nos devoirs outre celui de rester chez soi c’est de lutter contre la frustration qui se met à roder partout en nous comme autour de nous… un mandat plein de pièges
Que puis-je faire pour moi?
Que puis-je faire pour toi?
Que puis-je faire pour autrui?

Garder des horaires, élaborer des projets, oser se tromper et recommencer. Faire ses routines calmement mais complètement aussi dérisoires qu’elles puissent paraître dans ce contexte apocalyptique.

Vivre pleinement.

Vivre pleinement pour garder et cultiver ce que nous sommes. Des humains. Humains humains pleins de tares et de tâches mais des humains en quête de notre humanité.

Tout doux liste : Chercher son éthique.

Chanter, rire ou danser si les idées manquent.

Combattre l’ennui parce que c’est un sale virus.

J’ai raté ma nuit. Un zéro contre moi…. 
Se lever et marquer des points. Go!
Bonne journée

C’était une journée un peu nostalgique, pleine de douceur et avec quelques non dits bien choisis pour ne pas ressasser ce qui préoccupe absolument tout le monde. J’avais le coeur chargé d’amour et j’en ai reçu des pleines brassées du bout des yeux tout au long de cette vadrouille.

On a d’abord pris par le fond du canal puis après avoir passé un instant à admirer le paon du port (ça sonne pas mal hein le paon du port) nous sommes remontés sur le flan nord du Mormont pour nous baigner dans les jonquilles. Avant de se dire Adieu. Et cet adieu était un peu plus que d’ordinaire. Mais c’était un adieu à la Vaudoise hein ! Love it.

C’était important aussi parce que c’est à Entreroches que j’ai commencé ma quête. Lorsque j’ai découvet cet endroit, en 2004, je l’ai aimé tellement que je l’ai étudié à fond. Je l’ai fait visiter et j’y ai appris à guider. Cela m’a même donné l’envie de me former comme guide du patrimoine et c’est ainsi que sans le savoir ma nouvelle vie avait commencé. Un peu à l’insu de mon plein gré.

Alors les jonquilles, le canal et mon ami Akim, présents aujourd’hui et depuis toujours dans ce lieu, m’ont porté tout au long de cette journée au goût spécial comme ils m’ont porté tout au long des années au goût initiatiques des découvertes.

Ce matin on a pris le train, Laly, Catherine et moi, on a marché sur les sentiers battus, on a ri, on a râlé aussi un peu, on a parlé, on s’est tu, on a marché, on a grignoté au soleil… on n’a vadrouillé comme tant de fois, ici ou ailleurs mais comme toujours dans la bonne humeur. Une journée banale en quelque sorte.

Mais c’est cette banalité qui était plus que spéciale aujourd’hui 15 mars 2020.

Joli parcours de 18km qui nous a permis de rejoindre Bretonnières au départ de la forêt de jonquilles d’Eclépens.

J’avoue que c’était un peu long pour ma condition physique générale actuelle. Je n’ai pratiquement aucun entraînement. Pourtant il n’y avait pas de difficulté particulière sauf peut être la courte montée bien raide au dessus Romainmôtier (pour rejoindre le Belvédère et qui aurait pu être contournée) mais le tout vallait vraiment l’effort. Mais comme sur le Belvédère je me suis fendue d’un direct sur FB je n’ai pas de photos de l’endroit à vous montrer. En voici d’autres.

Le départ dans les jonquilles a mis de la lumière dans nos yeux. Nous étions trois et nous avons commencé par renoncer à prendre de l’avance en prenant des photos.

Nous nous sommes ébaubis devant d’autres beautés fleuries aussi.

Le tilleul du port d’Entreroches
Hépatiques

Après avoir longé le Mormont au lieu de lui grimper dessus nous avons pris le pique-nique vers St-Loup. J’ai ajouté deux pezzizes à ma salade d’endives et on a repris notre chemin dans les gorges du Nozon jusqu’à la cascade du Dard et nous avons rallié Romainmôtier.

Trou de pic
Nozon
Truffière
l’Engens
Avant la chute
Cascade
Abbatiale de Romainmôtier

C’est sous un ciel lourd et un vent vif que nous avons rejoint Bretonnières.