… n’est pas fin du monde.

Je suis évidemment déçue de devoir interrompre cette Ronde vaudoise 2016.

Pour le moment, j’ai l’interdiction de marcher. Mais je pourrais vous en dire plus concernant nos projets (Gastlosen et Grimsel etc.) dès le 2 juin date du prochain contrôle médical.

Les conditions difficiles depuis le départ n’auront pourtant pas eu raison de ma détermination mais c’est une jambe qui s’est obstinée à gonfler gonfler gonfler… jusqu’à tant que je la sentais éclater qui a fini par me faire rentrer dans ma tanière.

C’est dans la nuit de du 24 au 25 que la décision de tout stopper s’est imposée par une douleur insupportable et par l’obstination de cette patte à rester au moins aussi grosse que celle d’un éléphant bien au-delà de minuit.

Rendue à la permanence des Croisettes à Lausanne grâce à l’aide de Robert mon parrain et de ma fille j’ai appris qu’il s’agissait probablement d’un érysipèle un truc dont je ne soupçonnais même pas l’existence !

Du coup cela expliquerait peut être aussi la fatigue énorme ressentie bien avant (St-Cergue-Rolle…. impossible à finir… ) et que le froid, le poids du carrix ou encore la longueur des étapes n’étaient peut être pas forcément responsables de tous mes maux.

Bon ça c’est fait!

Ceci dit il y a beaucoup de leçons à tirer de cette aventure! Et si vous me le permettez, je vais plutôt m’attacher à tirer des leçons et des plans sur la comète que des larmes de regrets de ne pouvoir plus tirer mon Carrix.

D’abord le choix du projet : Des étapes longues avec de l’intendance (tente et popote)

C’était un mauvais choix. Voici pourquoi

L’intendance prend beaucoup de temps.

– Une fois qu’on a trouvé la réception et qu’on a son emplacement, monter la tente est très très vite fait. Aucun problème de ce côté là. Par contre, gérer Pompon dans un camping n’est pas tâche aisée. La majorité ne veulent pas (à juste titre) de chien dans les sanitaires… hors il faut bien y aller et quand Pompon a décidé de garder mes affaires, disons qu’il donne bien assez de la voix pour irriter tout le monde. Y compris moi qui sous ma douche stresse au lieu de me détendre. Ensuite il faut qu’il soit un minimum séché pour pouvoir s’installer dans la tente, ce qui au vu du temps a pu poser quelques difficultés également.
– La météo froide et humide complique les choses car il s’agit de toujours garder au sec l’essentiel (habits surtout) il faut donc toujours bien réfléchir à l’ordre dans lequel il faut exécuter les actes simples comme ranger les choses, s’habiller etc. Car avec deux paires de chaussettes, un faux pas dans l’herbe mouillée peut vite avoir des conséquences très ennuyeuses. Sur ce plan je n’ai pratiquement rien raté… sauf que pour ne rien rater… j’ai souvent pris trop de temps ! beaucoup trop de temps.
– Deux heures le matin et deux le soir… voilà déjà 4 heures d’effort pour par un seul KM de parcouru….

– Trouver la nourriture du jour (si on ne veut pas porter des poids de malade) s’est avéré très compliqué. Jours de fermeture, superette des campings fermés à cause du mauvais temps, magasins de village inexistants ou ouverts à des heures incompatibles et tout simplement l’achalandage désastreux des petits commerces qui étaient accessibles. Beaucoup de chips et autres trucs dégueu et quand il y en avait des fruits préemballés vendus par 4 ou 6 pièces sans compter que le retour obligatoire du gluten dans mon alimentation (pour avoir les féculents et sucres lents nécessaires) a provoqué… comment dire pour être sympa… une irritation des voies intestinales … dit comme ça ça devrait aller mais l’humeur me pousserait à dire d’autres mots plus… fluides. Bref…
– Pour le ravitaillement il faut compter une bonne heure par jour (se dérouter, se dégager du carrix etc) ça nous met à 5 h d’intendance et il faudra encore cuisiner …

– Cuisiner était aussi tout un truc incroyable! Mais j’ai eu plus de plaisir qu’à faire les courses quand même. Mais aller chercher de l’eau etc, trouver un coin abrité, etc etc etc et économiser le gaz (impossible de trouver des recharges sur mon parcours) n’a pas été toujours facile après autant d’heures de marche. J’ai adoré par contre mêler à mes recettes les plantes sauvages que je pouvais récolter en journée! Soupe d’orties, légumes de Berce, tisanes d’aspérules… un vrai plaisir… mais après il faut faire la vaisselle …. et là… quand la fatigue est à son comble… et que les conditions sont celles de vie à l’extérieure, cela devient carrément une difficulté de plus. Le soir est tombé et le froid gagne!

– Encore une heure et nous voilà à 6h …

– Préparer plus ou moins la journée du lendemain, prévoir les habits en fonction du temps, etc… nous voici facilement à 6h30 d’intendance voire 7

Le Carrix
Marcher avec le Carrix prend quand même plus de temps que marcher avec le sac à dos. Si au plat et dans les descente la différence n’est pas spectaculaire à la montée je peux carrément doubler doubler mes temps de marche! Alors dans l’ensemble un bon tiers en moyenne de plus.
Quand au fait de marcher avec le Carrix et Pompon… il a bien fallu une bonne semaine et demie pour que je trouve comment faire et surtout pour que j’apprenne à Pompon à faire correctement.
Alors disons que là où j’avais prévu 6h j’en mettais facilement 8!!

Etapes trop longues
J’avais prévu mes étapes en fonction de ma forme du moment (donc au top) et pour une météo du mois de mai pas pour une course hivernale 😛 … heureusement que la lumière était bien de saison. J’ai au moins pu profiter de la longueur des jours à ce sujet. Mais la fatigue s’est montrée vite intraitable et la neige souvent très pénible. Les longues étapes ont fini par se transformer en épopées… et j’ai eu des journées avec plus de 10h à mettre un pied devant l’autre….

Donc au final des journées de 16 heures d’effort. Ajoutons à cela l’envie de partager et de créer des vidéos pour chaque étape les nuits se sont faites un peu courtes parfois!

Mes prochains projets aurons soit des étapes longues sans intendance, soit de l’intendance (parce que ça a un côté sympa et très économique) mais des étapes courtes d’un max 12-15km.

Courtes (on a vu pourquoi mais j’ajoute que malgré tout il faut encore prévoir du temps pour … des balades à Pompon… le matin avant le démontage et le soir avant le coucher… ) et froides.

(ben oui… je parle des nuits courtes et froides hein)

– Ballens : pas encore le technique qui consiste à se lever avant l’aube pour la pause de la quinqu’obligation, et remettre une couche (second collant ou pantalon et une veste de plus) avant de s’enfoncer au plus profond du sac de couchage avec gants et bonnets!
– Le Vaud : pas encore le réflexe de demander une place qui aura le soleil le plus tôt possible afin de sécher, la pluie ou (pire que la pluie) la rosée.
– St-Cergue : la toile de tente qui a la texture d’un parachute a fini par se cartonner par le gel !

– Rolle – Morges – Lausanne – Forel… tout roule, l’habitude et les astuces fonctionnent à merveille et il fait moins mauvais… mais ça reste difficile de sortir des plumes bien chaudes pour attaquer le démontage… Aigle… et reprise nickel de tout ça après le plan B. Il n’empêche mes nuits de récupération n’ont guère dépassé les 6heures réveils nocturnes y compris. Ce qui est peu pour récupérer vraiment.

J’ai encore appris d’autres choses. Mais il va me falloir plus de temps pour les digérer et les comprendre. La techniques ça va toujours plus vite…

Voilà donc. Toute cette prose pas très bien écrite et que je ne vais pas relire pour vous dire, que certes, sans cette attaque de ce streptocoque j’aurai été au bout de cette ronde mais que stratégiquement il y avait plein d’erreurs que j’espère ne plus commettre.

Marcher libre, marcher léger, marcher vivant… être flexible… feront mes prochains projets!

L’aventure d’Isle en l’Isle s’arrête ce soir à Estavayer à cause d’une jambe qui enfle sans aucune raison apparente.

J’en suis navrée.

Je vous remercie d’avoir suivi cette aventure et on se retrouve dès que possible avec des nouvelles vadrouilles.

Pascale