Vadrouilles dans les bulbocodes

Sam dit: manche !
Manche! Mais quel manche! Tu ne pouvais pas t’y prendre encore plus tard?
Dimanche 12 février départ gare de Martigny 11h15
Voir les infos dans le calendrier qui se remplit petit à petit.
Je comptais vous faire une lettre d’infos une fois complété un max mais…. il y a urgence ça commence demain avec les bulbocodes aux Follatères.
Bientôt en mars les nivéoles (5) puis en suivant les jonquilles, les anémones, les adonis… etc…
En général les dimanches des petites vadrouilles pour toutes les jambes 😉
Question périple je me creuse les méninges pour choisir…. trop d’envies !
Et vous? Auriez-vous une envie particulière de région à parcourir en photos?
Solidarité et charité
Je hais la charité. Mais elle est nécessaire quand le système de solidarité craque.
La solidarité est laborieuse, elle est individuellement peu gratifiante et n’apporte aucune satisfaction immédiate. Elle laisse la dopamine du contibuable au repos. La solidarité se nourrit de taxes, de lois, de protocoles et de contrôles. Elle frustre celui qui la délivre, fâche par son effet contraignant celui qui la finance. Elle est rébarbative et quand elle manque sa cible, fait crier au scandale. Le seul gagnant semble être le récipiendaire qui se permet parfois le luxe de la critiquer.
La solidarité, définie par ce chapelet de gros mots est devenue elle-même un gros mot.
Pourtant la solidarité est un investissement rentable pour l’ensemble d’une communauté ou d’un système. Elle lui permet de fonctionner sans générer trop de scories. Elle met de l’huile dans les rouages, minimise l’humiliation du récipiendaire en fixant collectivement les critères de sa dispense afin d’en contrôler les dépenses. Elle s’assure aussi que personne ne passe entre les mailles du filet.
La solidarité, telle qu’elle a été conçue depuis la fin de la guerre avec l’apparition des assurances vieillesse et sociale ou des congés payés par exemple est quand même ce qu’on avait fait de mieux dans l’Histoire de l’humanité depuis pas mal de temps.
C’est elle qui a assuré cette fameuse « paix sociale » qui a valu à la Suisse sa grande prospérité.
C’est malheureusement une notion abstraite et complexe. Les esprits simplistes ont préférés écouter les sirènes des arrogants partis désireux de sauvegarder leurs intérêts particuliers au détriment de ceux du groupe. Léguant les problèmes collectifs à la responsabilité individuelle. Et ont peu à peu rejeté le concept de solidarité au profit de la charité.
La charité se fait un peu à la tête du client si j’ose dire. La personne doit paraître méritante ou sa pauvreté excusable selon des critères totalement aléatoires fixés au gré du donneur. C’est une valeur très soutenue par les donneurs de leçon car elle permet d’exclure toutes personnes ne se pliant pas au dogme en vigueur. La charité s’accorde comme une option, elle est facultative et valorisante pour qui la pratique ayant comme effet secondaire une certaine humiliation ressentie par le récipiendaire soumis au jugement de celui qui a réussi. Elle est d’une redoutable efficacité individuelle en stimulant la zone du plaisir mais s’avère relativement nulle au niveau de la cohésion d’un groupe ou d’une société fait d’hétérogénité et de différences. Au final elle aggrave la souffrance et diminue la performance collective. Pour retrouver sa compétitivité, le groupe peut émettre l’idée d’exterminer la différence sans manquer de cohérence.
Oui je hais la charité.
Malgré tout ça je la recommande au profit de l’indifférence si comme cet hivers une centaine d’individus doivent dormir à même le sol d’une capitale jusqu’alors connue pour sa tolérance.
Plus de cent !
Oui ils sont plus de cent à dormir dehors à Lausanne! oui vous avez bien lu… plus de 100 personnes qui affrontent jour et nuit sous nos fenêtres le froid que nous peinons à supporter quelques heures en journée.
Quelque soit le parcours de chacun, personne ne mérite de passer des nuits aussi horribles.
On s’en fout de qui ils sont ! Ils sont ! un humain c’est un humain. Merde.
On essaie avec des phrases lapidaires de désigner un fautif mais on ne fait que se cacher derrière nos peurs. Surtout celle de tout perdre.
On lance des mots pour désigner le coupable comme on lance des flèches. Suivant qu’on s’imagine de droite ou de gauche ou philosophe : on remet la faute aux corrompus, aux parents laxistes, à la connerie humaine, à la faiblesse des autorités ou encore aux bisounours.
Mais ça change quoi ?
A chercher les fautifs on n’a plus de forces pour les solutions.
On a tous les yeux ouverts, on a tous ce sentiment d’impuissance, on a tous peur de perdre ce que nous avons. Mais ce que nous sommes en train de perdre en acceptant ces indignes conditions de vie pour des gens c’est notre humanité.
Les choses sont ainsi ! Les humains tombent et se fracassent quand la vie leur demande des compétences qu’ils n’ont pas, les humains migrent quand ils ont faim. Les autres pensent se mettre à l’abri du besoin en les accablant.
N’a-t-on pas appris avec le passé que la seule chose que nous ne devons pas perdre c’est notre humanité?
Et non seulement la nôtre. Car à laisser un aussi grand nombre de personnes perdre leur dignité dans le froid, le manque de sommeil et la crasse, ces hommes vont aussi perdre la leur.
Ça va être beau !
Nous aurons alors tout perdu.
Je hurle parce que j’ai mal, je hurle parce que j’ai peur. Laly n’a que 6 ans ! Mes filles sont jeunes et je ne pensais pas voir ça de mon vivant.
Mais pourquoi ajouter du bruit au bruit?
Le monde change, les autocrates sont de retour à la tête de pays puissants ils distilent leurs recettes dont on sait parfaitement à quels menus dégueulasses elles vont aboutir.
On a envie de se réveiller, de penser que tout ça n’est qu’un cauchemar. Mais il faut se réveiller, admettre que c’est la réalité et agir.
On n’y peut pas grand chose la machine est lancée. On s’est laissé berner. On va devoir avaler cette puanteur mais dans ce dîner de con, ne perdons surtout pas notre humanité.
Il y a des matins où la vie t’apparaît comme un choix fondamental : soit tu participes à ériger des murs soit tu tentes de sauver ton humanité.
Par egoïsme pur je vais tenter de sauver la mienne.
Chaque jour un petit bonheur pour moi, pour vous, pour rien. Pour la simple raison que c’est la seule posture cohérente que je puisse assumer.
Pleine à craquer…
A la ville avec les dons
Un copain pour diner
Ouchy mydy et demy !
…. me restent des byscuy ouf car j’ay oublyé mon porte-monnay.
Je m’envoye me fayre voyr chez les Grrrriiiik