Plus de cent !

​Oui ils sont plus de cent à dormir dehors à Lausanne! oui vous avez bien lu… plus de 100 personnes qui affrontent jour et nuit sous nos fenêtres le froid que nous peinons à supporter quelques heures en journée.
Quelque soit le parcours de chacun, personne ne mérite de passer des nuits aussi horribles.

On s’en fout de qui ils sont ! Ils sont ! un humain c’est un humain. Merde.

On essaie avec des phrases lapidaires de désigner un fautif mais on ne fait que se cacher derrière nos peurs. Surtout celle de tout perdre.

On lance des mots pour désigner le coupable comme on lance des flèches. Suivant qu’on s’imagine de droite ou de gauche ou philosophe : on remet la faute aux corrompus, aux parents laxistes, à la connerie humaine, à la faiblesse des autorités ou encore aux bisounours.

Mais ça change quoi ?

A chercher les fautifs on n’a plus de forces pour les solutions.

On a tous les yeux ouverts, on a tous ce sentiment d’impuissance, on a tous peur de perdre ce que nous avons. Mais ce que nous sommes en train de perdre en acceptant ces indignes conditions de vie pour des gens c’est notre humanité.

Les choses sont ainsi ! Les humains tombent et se fracassent quand la vie leur demande des compétences qu’ils n’ont pas, les humains migrent quand ils ont faim. Les autres pensent se mettre à l’abri du besoin en les accablant.

N’a-t-on pas appris avec le passé que la seule chose que nous ne devons pas perdre c’est notre humanité?

Et non seulement la nôtre. Car à laisser un aussi grand nombre de personnes perdre leur dignité dans le froid, le manque de sommeil et la crasse, ces hommes vont aussi perdre la leur.

Ça va être beau !

Nous aurons alors tout perdu.

Je hurle parce que j’ai mal, je hurle parce que j’ai peur. Laly n’a que 6 ans ! Mes filles sont jeunes et je ne pensais pas voir ça de mon vivant.

Mais pourquoi ajouter du bruit au bruit?

Le monde change, les autocrates sont de retour à la tête de pays puissants ils distilent leurs recettes dont on sait parfaitement à quels menus dégueulasses elles vont aboutir.
On a envie de se réveiller, de penser que tout ça n’est qu’un cauchemar. Mais il faut se réveiller, admettre que c’est la réalité et agir.

On n’y peut pas grand chose la machine est lancée. On s’est laissé berner. On va devoir avaler cette puanteur mais dans ce dîner de con, ne perdons surtout pas notre humanité.

Il y a des matins où la vie t’apparaît comme un choix fondamental : soit tu participes à ériger des murs soit tu tentes de sauver ton humanité.

Par egoïsme pur je vais tenter de sauver la mienne.

Chaque jour un petit bonheur pour moi, pour vous, pour rien. Pour la simple raison que c’est la seule posture cohérente que je puisse assumer.

2 commentaires

  1. Madelon,

    C’est vrai ce que tu dis.

    Tu es vivante en toi, chaque jour et ne vis pas de certitudes.

    Amitié. Catherine

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