Pont à St-Ursanne: eau dessous. ..

 

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.. dessus et tout partout. Comme je n’ai pu poster de photo
je vais, une fois n’est pas coutume pianoter quelques mots.
Partie de Glovelier consciente d’avoir à faire à une matinée un brin humide, je me suis bien équipée.  Gros pull, bonne veste et même chapeau Goretex. Pleine d’espoir sur la luminosité à venir j’ai même laissé mes lunettes médicales teintées sur le nez (les pâles étant restées au bercail, je n’avais que peu le choix).

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Mais voilà quelque chose a foiré dans l’arrosage automatique et personne n’a pu trouver le bouton OFF. Ma carte pédestre a pris sa douche et ma technologie étant hydrophobe, je l’ai laissée dans sa fourre étanche au fond du sac et j’ai fini par me perdre. Voulant rejoindre une route sensée me mener à destination, route qui se trouvait quelque part au-dessus de mon pâturage imbibé, j’ai  crapahuté sur un  talus qui ne l’était pas moins et j’ai fini à plat ventre avant que je ne songe à sortir mes petits crampons tout neufs payés 80.- achetés dans l’espoir de me sortir aisément de ce genre de mauvais pas.

Une fois à hauteur de bitume, je me mets à longer la chaussée.  Peut-être que même barbouillée de boue il aurait été judicieux de réfléchir quelques secondes au sens à emprunter. Qu’importe tous les chemins ne mènent-ils pas à Rome?
Cette route n’en finissait pas. La pluie non plus. Le brouillard s’était même mis de la partie. Ben voyons. Tout baigne! (Si j’ose dire).
Enfin, ils (?) (Qui?) ont trouvé le bitognot pour faire cesser la pluie!!  Par contre il (le même?) A fait démarrer les canons à neige. Crétin(s) va!
Quand enfin une voiture a passé je lui ai fait signe pour que je puisse être renseignée sur la direction à prendre. C’est hilare que le paysan au volant m’a annoncé que j’étais droit à l’opposé de ma destination. Pour les connaisseurs : je voulais aller à Montmelon et me dirigeais sur La Caquerelle! Caquerelle où ce brave Jurassien a bien voulu me déposer, histoire de gagner 2 petits kil sous les semelles. Ah chic La Caquerelle et sa bonne auberge…
Las elle était fermée. La pluie a repris sa chute et moi mon chemin… non sans avoir changé mes pulls tous mouillés et mis des gants en tissus Odlo.
Les panneaux jaunes indiquent 1h30 pour St-Ursanne.
Presque au sec et presque au chaud, la bonne humeur était presque de retour. C’est pleine de courage que je me suis élancée en crampons sur ces nouveaux pâturages pour dévaler les 400m de déniv. jusqu’à la cité médiévale. Quand je dis tout baigne! Tout baigne : la journée n’était pas finie.
J’ai croisé un premier troupeau de vaches, puis un second. Ce second m’apparaissait comme étrange sans que je n’arrive à savoir pourquoi quand tout à coup la démarche vachement lourdeaude de ses membres m’est apparue comme très suspecte.  Oh un troupeau de taureaux !!! Ma première pensée, comme tous randonneurs : puisque tu es sur un chemin pédestre balisé, pas grand chose à craindre si tu te comportes correctement.  Mais au vu des regards lancés des bovidés et des petits trots engagés, une seconde pensée a eu la bonne idée de venir se loger dans ma tête : quel paysan aurait pu imaginer qu’un randonneur serait là aujourd’hui … Le temps de lancer mon sac par dessus la clôture électrifiée et de me jeter à plat ventre dans l’herbe, de ramper aussi bas que possible pour que je ne me fasse pas secouer que j’ai senti le sol vibrer. … salut les mecs! Ratés hé hé! Ouf. Une Madelon ça ne se dégonfle pas mais là pfffff!
Je n’ai pas pris le temps de me remettre de mon émotion. Ils m’ont suivi un peu depuis l’autre côté du fil. Puis il y a eu de la bisbille entre eux. J’ai pas tout compris mais ils sont remonté et se sont désintéressés de moi. (Mais moi pas d’eux hein). Le problème c’est qu’en restant de mon côté de la clôture, je m’éloignais progressivement du balisage. Et j’avais pas envie de me perdre une seconde fois. J’ai attendu pour être certaine que ces mâles avaient d’autres chattes à fouetter et j’ai repassé le fil tout doucement, sans faire de bruit, sans même courir (mais j’en avais bien envie) jusqu’au prochain clédard.
C’est seulement une fois que je me suis sentie en sécurité que j’ai pris conscience que je pétais de froid. Et pour causes : pantalons trempés, gants comme des éponges, manches mouillées jusqu’aux coudes, eau infiltrée dans le cotzon et j’en passe. Et pour parfaire mon moral, les crampons neufs ont trépassé. Heureusement, les chaussures m’ont gardés les pieds bien au sec. Par contre ils sont vraiment douloureux.  Les ai-je tordus?
Une superbe planche sous une tôle élevée a pu abriter mon repas et mon repos-debout

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J’ai pourtant un raincover au fond de ce sac. Je me demande bien quel est le raisonnement qui, ce matin m’a laissé croire qu’il n’était pas indispensable? Passons.

J’ai mangé des fruits et du pain secs, deux restaillons de fromage et une pomme fraîche et clopin-clopant suis allée à St-Ursanne. J’ai bu un thé bien chaud dans un tea room et cherché ma piaule du jour.

Zut zut et rezut. J’ai oublié de racheter de quoi souper, il pleut toujours, il fait nuit, tous mes habits sont au séchage intensif. J’ai la dalle après une journée pareille! Tu m’étonnes.
Ouf il me restent des fruits et du pain. Secs bien sûr.

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Bon appetit et bonne soirée!

5 commentaires

  1. Journée mouvementée ou il y a eu plus de peur que de mal! La marche sous la pluie c’est pas génial! J’espère que tu a trouvé un endroit pour dormir cette nuit

  2. Quelle aventure, et quel courage. Je partage ta frustration. Tout est bien qui fini bien dit l’adage… Demain est un autre jour et il sera meilleur 😉

  3. je partage ta frustration mais pas tas douleur, ni ta faim :-$

    Tu vas grandement apprécier ton petit déjeuner… 😉

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