Sans titre

Sans titre, c’est le titre.

Je peine toujours à trouver les titres de mes articles. Surtout pour les articles écrits. C’est un peu comme si je devais donner un titre à une photo avant même qu’elle ne soit dans la boîte, ou nommer un parcours de vadrouille avant de l’avoir tracé.

Ce n’est pas que je manque d’idées pour trouver un sujet, au contraire, il y en a tellement au moment où je veux aligner les mots que je ne peux pas choisir dans quelle direction ils vont m’emmener. C’est un peu ça le problème! Avec mes textes : je me fais balader mot à mot !

A la base, je voulais rédiger un texte pour me présenter, un petit texte court, simple et concis qui vous aurait expliqué en quelques mots qui je suis et à qui vous avez à faire en venant sur ce blog. Je voulais, pour une fois faire les choses correctement, c’est-à-dire faire un site Internet sur lequel vous trouveriez ce que vous cherchez et non ce qui me passe par mes six bouleaux.

Ce texte aurait donc dû s’intituler: Qui suis-je ? Ou à propos de moi ? ou encore Je me présente…

Rien que ces intitulés… je me bloque ! C’est si ballot hein…

Le but était de vous pondre quelque chose de facile à lire, si possible en croix, comme moi j’aime trouver quand je visite un site ou un blog personnel. Pour moi, savoir qui parle et de quel point de vue est indispensable quand je m’intéresse à quelque chose.

Alors comment aller droit au but quand on ne le connait pas vraiment ? Comment nommer une photo qui n’est pas encore prise? Comment vous parler d’une chemin qui n’est pas encore tracé ?

Un jour j’ai découvert que je n’étais pas celle que je croyais, je ne marchais pas sur le chemin que je m’étais tracé et pire je n’étais même pas là où j’étais. J’étais ailleurs.

Voilà que je m’abîme dans des questions existentielles. Mais aïe aïe aïe ! On n’est pas sorti de l’auberge !

Sortir, justement.

Sortir ce geste si évident qui m’a tellement coûté et qui me coûte encore beaucoup. Sortir, passer un pas de porte, passer d’un monde à l’autre, passer un cap, (je pourrais dire une péninsule mais je suis Helvète) Cela a toujours été quelque chose de tellement compliqué pour moi, sortir de mon auberge, sortir de chez moi, sortir de mon monde, sortir de ma bulle, sortir, sortir, sortir… mais pourquoi ?

Je ne sais plus comment j’ai découvert un jour qu’on faisait toujours bien de sortir. Même si c’est dur, même si ça fait peur, même si se donner ce petit surplus d’énergie nécessaire c’est vaincre l’Everest presque chaque fois. On fait toujours bien de sortir. Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il fasse doux. On fait toujours bien de sortir.

Pour pouvoir sortir il me faut toujours savoir avec précision où je vais. Sortir prendre l’air, faire un petit tour pour le plaisir, aller où mes pas me mènent… sont des intentions qui me laissent éteinte. Je n’entends rien de tout cela et l’énergie n’est pas au rendez-vous. Je reste inerte dans mon hall en me demandant quel doit être le geste suivant, mettre ses chaussures ou faire le sac, prendre ou douche ou mettre sa veste, tout se mélange dans ma tête et me cloue littéralement sur place.

Un ami viendrait me dire, vient on va faire quelques pas, qu’une incommensurable montagne d’anxiété viendrait se mettre entre l’envie de faire plaisir et celle de me cacher sous la couette pour la fin de la semaine. Me balader sans autre but que celui de prendre l’air me terrorise, c’est ma peur de la page blanche à moi.

Je constate à ce stade de mon article, que j’accepte de me faire balader par mon texte mais pas par mes pas. Je vais méditer à ça. Comme je trace mon parcours sur Suisse Mobile pour traverser la Suisse, je vais pour la prochaine fois tracer les grandes lignes de ma présentation avant de me jeter sur ma page dans l’écriture. Bien sûr ça sera moins ludique pour moi mais peut être plus digeste pour vous.

Mais je pourrais faire comme avec mes parcours, à la fois suivre la ligne et m’en écarter quand bon me semble sans risque de me perdre et surtout sachant comment la rejoindre cette ligne (ne pas confondre avec retrouver la ligne qui fera l’objet d’un autre article, ou pas) Car là, j’avoue mes mots me perdent en chemin.

C’est fou ! Toutes les analogies et toutes les métaphores entre la vie, la marche et l’écriture se répondent sans cesse !
Pour découvrir qui j’étais j’ai marché. J’ai marché sans même savoir que c’était pour me trouver. J’ai marché parce qu’un jour, à force de ne pas sortir de mon auberge, de ne plus franchir de pas de porte j’ai constaté que dans ma vie rien ne marchait. Alors comme rien ne marchait, ne sachant que faire pour y remédier j’ai décidé simplement de me mettre en marche. J’ai marché loin, longtemps, souvent. Je n’ai pas marché au hasard, j’ai marché par hasard. Et je ne suis pas arrivée du tout où j’avais décidé… quoi que.

La prochaine fois je suivrai la trace que voici: je suis autiste asperger, diagnostiquée tardivement, et le savoir a changé toute ma vie! En bien !

Allez je vous laisse, j’ai la trame de mon prochain article, mais il va falloir que je fasse la trace de mon prochain périple.

Pas à pas ou mot à mot… voilà ce qu’aurait dû être le titre de cet article. Mais c’est bien connu hein, on est plus intelligent après coup 😀

A la prochaine !

6 commentaires

  1. Coucou. Très beau texte, inspirant. Finalement la vie, c’est comme la marche, un pas après l’autre. Le chemin et les buts que l’on se fixent pimentent notre vie et font notre vie.

    Tu es autiste asperger, et alors ? Pour moi, tu es quelqu’un de très intéressant, intelligente, cultivée. Et cultive ta différence, c’est ce qui fait ton charme, tu es ce que tu fais et tu fais ce que tu es…

    J’espère pouvoir encore participer à un tas de vadrouilles avec toi et surtout avec plaisir comme chaque fois jusque maintenant…

    Biz

    1. Parfait certainement pas 🙂
      Mais comme j’ai réalisé que si je voulais la perfection ma plume allait sécher, je m’y mets coûte que coûte

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