Pour moi, marcher dans le froid c’est facile car je sais que vous êtes ici, dans le virtuel, à penser à moi parfois et que j’ai votre amitié au bout des doigts.
Marcher dans la neige c’est vivifiant parce que le soir venu je sais qu’un endroit chaud existe pour moi et que je n’ai pas à craindre la nuit. Au pire du pire j’oserais frapper à une porte pour demander l’hospitalité.
Je sais aussi que je peux monter dans n’importe quel train ou n’importe quel bus si d’aventure j’avais un problème.
Dans ma pochette de sac il y a quelques pièces alors si j’ai faim je peux toujours faire un saut à la Coop, à la Migros ou dans un kiosque pour trouver quelque chose à me mettre sous la dent.
Si mes chausses ou mes habits sont mouillés je sais qu’ils seront vite secs et si ma veste en plume laisse passer le froid je lui rajoute un coupe-vent.
Le long du Rhin un garde-frontière m’a regardé de travers mais je n’avais pas peur. Je suis Suisse, je suis blanche et je suis blonde (!) et dans ma fameuse pochette j’y range aussi mes papiers.
Je ne sais pas pourquoi c’est ainsi, je ne sais pas pourquoi moi.
Mais je sais que même si je doute et que même si je galère sur un chemin effacé par les congères, je sais que tout ça n’est que du bonheur!
Alors pour ça et pour tout le reste je dis merci.
Juste merci.