Ce printemps, quand le glas de la sciatique a sonné, quand ma chaussure s’est mise à butter sur les aspérités du chemin, quand cette petite brûlure en bas des reins m’a agacée et que j’ai décidé de poser mon sac, je pensais prendre une semaine ou deux de repos bien mérité.

Mais la fatigue qui avait enflammé mes muscles et mes tendons avait aussi coulé jusque derrière mes os pour s’infiltrer sans retenue jusqu’au creux du pli de l’âme. Une vraie inondation charriant son lot d’anxiété et de stress.

Je ne suis pas restée inactive pendant cette soudaine sédentarité.

J’ai cherché le pyromane qui sommeillait en moi puis je l’ai trépassé à tabac. J’ai fait barrage à des flots d’agressivité à tribord et j’ai lutté contre l’auto-sabordage à bobards. Comme le temps s’écoulait, j’ai eu maille à partir avec le Monde et j’ai dû ravaudé quelques chaussettes, raccommoder certains projets et biner mes plates-bandes.

Voilà, l’incendie est éteint depuis belle lurette et l’eau semble trouver (enfin) le chemin de la décrue. Mais où sont donc mes pompes ?
Parce qu’il va falloir chausser !

… c’est même un art simple. Simple et évident. Ne sommes-nous pas conçus, fabriqués et assemblés uniquement pour exceller dans cet exercice ? Mécaniquement je veux dire !

Parce que l’art de marcher, dans la tête c’est une autre histoire. Dès qu’on y rêve un peu, c’est un vrai foutoir ! Un enchevêtrement de démarches à mener hors du train train quotidien. Comme tout ce qui est simple, se mettre en marche est une affaire très complexe. Mentalement je veux dire !

Le chemin le plus caillouteux que doit parcourir le marcheur et celui de sa voie intérieure, il est parfois si mal balisé que l’on peut s’y perdre aussi facilement que dans une forêt balafrée par les forestiers ou pire encore, aussi  certainement que sur un sentier valaisan. Hors station bien entendu !

Bah oui, il faut alléger, décomplexifier, lâcher les proies et les ombres, vider les sacs. On dit que partir est une façon de se dépouiller du superflu, mais comment savoir de quoi se départir avant même d’être dans le flux?

Pour se faciliter la vie, quand on rentre, on fait une liste de ce sac devenu idéal au fil des pas dépassés. Parfois même on conserve et on range soigneusement, soit une trousse de toilette, soit quelques habits devenus fétiches soit encore quelques notes sur les envies de périples nées chemin faisant. On relève ici ou là des idées, collectionne des images ou acquiert le petit ustensile qui a peut être fait défaut la dernière fois.

Mais rien y fait. A chaque fois, il faut recommencer de puis le début. 

Commencer par jouïr de la sédentarité retrouvée, du confort douillet des choses et des gens qu’on aime. A trouver ça normal on finit par oublier qu’on est nomade et à force d’oubli on en tombe malade. On est empêtré, engoncé, fatigué, écoeuré. 

A ce moment précis le périple est déjà entamé. Mais on n’en sait rien. Tout l’être et même le paraître sont vides. Il n’y a plus rien à réchauffer. C’est la partie indicible de l’aventure.

Je trouve fou comme le langage n’a de mots que pour nous parler de ce que l’on sait déjà, comme les livres ne s’écrivent qu’avec des commencements qui nous sont familiers, comme toutes les histoires de marcheurs commencent pas à pas avec des itinéraires et finissent mot à mot toujours avec la même philosophie prétendant que le but n’est rien et que seul le chemin compte !

Si cela était vrai, alors il suffirait de se lever et d’aller.

Mes périples 2018 sont bientôt terminés, ils entrent dans leur dernière ligne droite : mettre un pied devant l’autre !

Le 15 avril je vais retrouver l’Aar de la marche au départ de Nidau sur les bords du Lac de Bienne pour rejoindre, Koblenz, là où cet art en jette, l’air de Rhin 😉

Puis le 8 mai, de là, je pense rallier Dielsdorf dans le canton de Zürich. J’aimerai rentrer avant l’été par les Crêtes du Jura. Aller jusqu’à Genève voir le jet d’eau (je n’ai jamais vu le jet d’eau!) puis s’il est possible de rêver encore un peu j’irai jusque chez moi dans la Plaine du Rhône (en passant par la France?)

Je n’oublie pas les marcheurs des vadrouilles qui pourront me rejoindre en chemin, ni même Laly et les randonneurs du dimanche avec deux dates prises sur mes retours sédentaires:

En juin, ou en septembre j’aimerai retourner voir le coucher de soleil au Napf…

Pour me rejoindre en chemin, contactez-moi. Je sais à peu près où je serai et à quelles dates … mais à peu près. Un petit échange de mail vaut mieux que mille agendas mal tenus 😉 

Deux façons de faire : vous avez une étape qui vous tape dans l’oeil et je vous avertis quand j’y serai ou vous avez des dates à disposition et je vous tiens au courant de mon avancée.

Toujours est-il que j’essaie quand même de tenir cette chose à jour : Le calendrier

Et si tu as lu tout ça, tout ça ! Il est temps de vider les placcards et de faire ton sac 😛 

En route !

Sans titre, c’est le titre.

Je peine toujours à trouver les titres de mes articles. Surtout pour les articles écrits. C’est un peu comme si je devais donner un titre à une photo avant même qu’elle ne soit dans la boîte, ou nommer un parcours de vadrouille avant de l’avoir tracé.

Ce n’est pas que je manque d’idées pour trouver un sujet, au contraire, il y en a tellement au moment où je veux aligner les mots que je ne peux pas choisir dans quelle direction ils vont m’emmener. C’est un peu ça le problème! Avec mes textes : je me fais balader mot à mot !

A la base, je voulais rédiger un texte pour me présenter, un petit texte court, simple et concis qui vous aurait expliqué en quelques mots qui je suis et à qui vous avez à faire en venant sur ce blog. Je voulais, pour une fois faire les choses correctement, c’est-à-dire faire un site Internet sur lequel vous trouveriez ce que vous cherchez et non ce qui me passe par mes six bouleaux.

Ce texte aurait donc dû s’intituler: Qui suis-je ? Ou à propos de moi ? ou encore Je me présente…

Rien que ces intitulés… je me bloque ! C’est si ballot hein…

Le but était de vous pondre quelque chose de facile à lire, si possible en croix, comme moi j’aime trouver quand je visite un site ou un blog personnel. Pour moi, savoir qui parle et de quel point de vue est indispensable quand je m’intéresse à quelque chose.

Alors comment aller droit au but quand on ne le connait pas vraiment ? Comment nommer une photo qui n’est pas encore prise? Comment vous parler d’une chemin qui n’est pas encore tracé ?

Un jour j’ai découvert que je n’étais pas celle que je croyais, je ne marchais pas sur le chemin que je m’étais tracé et pire je n’étais même pas là où j’étais. J’étais ailleurs.

Voilà que je m’abîme dans des questions existentielles. Mais aïe aïe aïe ! On n’est pas sorti de l’auberge !

Sortir, justement.

Sortir ce geste si évident qui m’a tellement coûté et qui me coûte encore beaucoup. Sortir, passer un pas de porte, passer d’un monde à l’autre, passer un cap, (je pourrais dire une péninsule mais je suis Helvète) Cela a toujours été quelque chose de tellement compliqué pour moi, sortir de mon auberge, sortir de chez moi, sortir de mon monde, sortir de ma bulle, sortir, sortir, sortir… mais pourquoi ?

Je ne sais plus comment j’ai découvert un jour qu’on faisait toujours bien de sortir. Même si c’est dur, même si ça fait peur, même si se donner ce petit surplus d’énergie nécessaire c’est vaincre l’Everest presque chaque fois. On fait toujours bien de sortir. Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il fasse doux. On fait toujours bien de sortir.

Pour pouvoir sortir il me faut toujours savoir avec précision où je vais. Sortir prendre l’air, faire un petit tour pour le plaisir, aller où mes pas me mènent… sont des intentions qui me laissent éteinte. Je n’entends rien de tout cela et l’énergie n’est pas au rendez-vous. Je reste inerte dans mon hall en me demandant quel doit être le geste suivant, mettre ses chaussures ou faire le sac, prendre ou douche ou mettre sa veste, tout se mélange dans ma tête et me cloue littéralement sur place.

Un ami viendrait me dire, vient on va faire quelques pas, qu’une incommensurable montagne d’anxiété viendrait se mettre entre l’envie de faire plaisir et celle de me cacher sous la couette pour la fin de la semaine. Me balader sans autre but que celui de prendre l’air me terrorise, c’est ma peur de la page blanche à moi.

Je constate à ce stade de mon article, que j’accepte de me faire balader par mon texte mais pas par mes pas. Je vais méditer à ça. Comme je trace mon parcours sur Suisse Mobile pour traverser la Suisse, je vais pour la prochaine fois tracer les grandes lignes de ma présentation avant de me jeter sur ma page dans l’écriture. Bien sûr ça sera moins ludique pour moi mais peut être plus digeste pour vous.

Mais je pourrais faire comme avec mes parcours, à la fois suivre la ligne et m’en écarter quand bon me semble sans risque de me perdre et surtout sachant comment la rejoindre cette ligne (ne pas confondre avec retrouver la ligne qui fera l’objet d’un autre article, ou pas) Car là, j’avoue mes mots me perdent en chemin.

C’est fou ! Toutes les analogies et toutes les métaphores entre la vie, la marche et l’écriture se répondent sans cesse !
Pour découvrir qui j’étais j’ai marché. J’ai marché sans même savoir que c’était pour me trouver. J’ai marché parce qu’un jour, à force de ne pas sortir de mon auberge, de ne plus franchir de pas de porte j’ai constaté que dans ma vie rien ne marchait. Alors comme rien ne marchait, ne sachant que faire pour y remédier j’ai décidé simplement de me mettre en marche. J’ai marché loin, longtemps, souvent. Je n’ai pas marché au hasard, j’ai marché par hasard. Et je ne suis pas arrivée du tout où j’avais décidé… quoi que.

La prochaine fois je suivrai la trace que voici: je suis autiste asperger, diagnostiquée tardivement, et le savoir a changé toute ma vie! En bien !

Allez je vous laisse, j’ai la trame de mon prochain article, mais il va falloir que je fasse la trace de mon prochain périple.

Pas à pas ou mot à mot… voilà ce qu’aurait dû être le titre de cet article. Mais c’est bien connu hein, on est plus intelligent après coup 😀

A la prochaine !

Passé dans un centre EVAM pour donner, comme chaque année, les peluches et  jouets en surnombre dans la chambre de ma tite fifille.

Ils m’ont été refusés car la salle de jeux du centre a été fermée.

Nous avons trouvé dans le jardin de l’EVAM deux mamans qui ont bien voulu se charger de distribuer les peluches. Très vite les gamins sont venus choisir de quoi se faire un doudou. Une petite fille a serré la poupée délaissée depuis des années contre elle…

Dans le jardin nous avons encore déposé un tunnel (en tissus du géant suédois vous connaissez sûrement). Un petit garçon d’environ 4 ans arrivait à peine à respirer entre ses cris de joie et l’excitation, il sautait avec les yeux qui brillaient…

J’ai pensé à cet instant, à ces Noëls où le sapin vomit ses cadeaux qui arrachent un merci et un sourire de la bouche de nos enfants parce que nous les avons bien élevés. Et nous qui rêvons juste de faire briller les yeux de ceux que l’on chérit sachant qu’une orange ne suffit plus depuis longtemps, nous peinons à trouver chez eux cette joie dont nous rêvons pour eux.

D’abord ça m’a fait du bien de faire plaisir. De voir cette vraie joie. Mais très vite l’émotion m’a submergée.

Plus de salle de jeu… elle n’était pourtant pas bien grande et les livres se disputaient l’espace avec le matériel de bricolage et aussi quelques caisses d’habits … mais c’était un espace de « normalité » un endroit tout simple fait pour un bambin…
… mais vivre ici quand on est si petit… sordides couloirs où même les adultes désespèrent…
…et pas de jouet? Et plus de livres non plus… … pas d’univers enfantin …  Comment faire pour devenir un homme, une femme digne en étant bafoué d’enfance ?

Entre pas grand chose et rien il y a un gouffre que j’ai mesuré dans leur regard, certes ils brillaient mais ils étaient plus vides qu’avides. ça me remue les tripes.

​J’ai passé mon anniversaire hier et le soir j’avais 1 an de moins. Si si si j’ai de la chance non ?

Comment est-ce possible?

Quelques heures après minuit alors que je jetais un oeil brumeux à quelques messages entre deux ronflements (ouais critique pas hein je sais que toi aussi des fois non mais ! geek va! 😉 ) l’un d’eux me souhaite pleins de bonnes choses pour ma 55ème année. Ça m’a toujours fait marrer cette discussion dans la famille qui consiste à expliquer aux plus jeunes que lorsque tu fêtes tes 10 ans, tu as 10 ans révolus et que tu débutes la suivante soit la 11ème. Je me rappelle de discussions sans fin avec la « Tante qui pique du bout du lac » car elle n’entendait rien à la chose et soutenait mordicus que les autres étaient des idiots. Qu’à 10 ans on avait 10 ans, et que cette histoire de 11 ème année c’était des conneries d’intellos. Ce souvenir m’a fait sourire et je me suis rendormie. Fort bien d’ailleurs. Geek mais pas insomniaque ! (!)
Au matin, comme c’est la tradition chez nous, le téléphone sonne et s’y succèdent les plus proches parents pour me souhaiter un bon anniversaire. Je les remercie et confirme que je n’ai rien prévu de spécial pour cette journée.
Pour mes 55 ans, me dis-je, j’aurais peut être dû organiser un truc ? Ah ben je n’y ai pas pensé et c’est un peu tard pour que je m’y mette maintenant. D’ailleurs il m’arrange cet oubli car je déteste fêter mon anniversaire. S’il y a un jour où j’ai vraiement envie de faire ce qui me plait quand ça me plait au rythme qui me plait c’est bien celui-ci. C’est mon jour! Et je l’aborde avec douceur.
C’est vous dire si j’étais zen de passer ce 55 ème anniversaire sans contrainte de préparations. Mais quand même ça m’a turlupiné toute la journée. Comment se fait-il que pas une seule fois il n’a été question, ni pour mes filles, ni pour mes parents, ni pour moi d’envisager de marquer le coup pour ce chiffre 55. C’est pas rien 55! D’ailleurs c’est assez impressionnant de se sentir glisser vers une nouvelle décénie, comme ça sans l’avoir remarqué vraiment. 55 c’est le moment où tu n’as plus vraiment la cinquantaine. C’est encore un peu, mais plus vraiment vraiment. Ouais ! Pffff 55 quand même, c’est pas rien bon sang! J’aurais peut être du inviter au moins mes filles. Zut!
Bah! Tant pis ! Ce n’est qu’un chiffre après tout. Je verrai l’an prochain quand je serai quasiment plus près des 60 que des 50. Je n’ai pas le choix de toutes façons. J’assume ce bel âge et entre tête haute dans ma 56ème année! Youpie!
A cette évocation, la tête de la tante du bout du lac me pique et me fait un pied de nez.
/Petit aparté pour mes amis autistes : ne vous faites pas d’image mentale de cette scène, c’est inutile je vous assure./
La tête le pied et le nez tout ça tourne en boucle à n’en plus finir. Elle jubile la tante qui pique. Elle prend toute la place dans ma tête à moi la tante qui pique. A vue de nez /c’est une expression/ je me demande ce qu’elle ne pigeait pas, cette folle du bout du Lac, à ces histoires d’année et d’anniversaire.
Et à haute voix : Allez zut sort de mon pied la tante au nez qui pique que je retrouve ma tête!
A 56 ans bientôt c’est la sénilité qui me guette ! Je manque m’effondrer…
…de rire.
Car, la tante qui pique pour une fois elle a raison : je n’entre pas dans ma 56ème année. Non non non!
Va voir le titre si tu ne me crois pas.
/J’ai eu 54 ans hier/
Et c’est ainsi qu’au soir de mon anniversaire j’avais un an de moins.
De toutes façons, je sais jamais l’âge que j’ai… ça change tout le temps.

Je hais la charité. Mais elle est nécessaire quand le système de solidarité craque.

La solidarité est laborieuse, elle est individuellement peu gratifiante et n’apporte aucune satisfaction immédiate. Elle laisse la dopamine du contibuable au repos. La solidarité se nourrit de taxes, de lois, de protocoles et de contrôles. Elle frustre celui qui la délivre, fâche par son effet contraignant celui qui la finance. Elle est rébarbative et quand elle manque sa cible, fait crier au scandale. Le seul gagnant semble être le récipiendaire qui se permet parfois le luxe de la critiquer.

La solidarité, définie par ce chapelet de gros mots est devenue elle-même un gros mot.

Pourtant la solidarité est un investissement rentable pour l’ensemble d’une communauté ou d’un système. Elle lui permet de fonctionner sans générer trop de scories. Elle met de l’huile dans les rouages, minimise l’humiliation du récipiendaire en fixant collectivement les critères de sa dispense afin d’en contrôler les dépenses. Elle s’assure aussi que personne ne passe entre les mailles du filet.

La solidarité, telle qu’elle a été conçue depuis la fin de la guerre avec l’apparition des assurances vieillesse et sociale ou des congés payés par exemple est quand même ce qu’on avait fait de mieux dans l’Histoire de l’humanité depuis pas mal de temps.
C’est elle qui a assuré cette fameuse « paix sociale » qui a valu à la Suisse sa grande prospérité.

C’est malheureusement une notion abstraite et complexe. Les esprits simplistes ont préférés écouter les sirènes des arrogants partis désireux de sauvegarder leurs intérêts particuliers au détriment de ceux du groupe. Léguant les problèmes collectifs à la responsabilité individuelle. Et ont peu à peu rejeté le concept de solidarité au profit de la charité.

La charité se fait un peu à la tête du client si j’ose dire. La personne doit paraître méritante ou sa pauvreté excusable selon des critères totalement aléatoires fixés au gré du donneur. C’est une valeur très soutenue par les donneurs de leçon car elle permet d’exclure toutes personnes ne se pliant pas au dogme en vigueur. La charité s’accorde comme une option, elle est facultative et valorisante pour qui la pratique ayant comme effet secondaire une certaine humiliation ressentie par le récipiendaire soumis au jugement de celui qui a réussi. Elle est d’une redoutable efficacité individuelle en stimulant la zone du plaisir mais s’avère relativement nulle au niveau de la cohésion d’un groupe ou d’une société fait d’hétérogénité et de différences. Au final elle aggrave la souffrance et diminue la performance collective. Pour retrouver sa compétitivité, le groupe peut émettre l’idée d’exterminer la différence sans manquer de cohérence.

Oui je hais la charité.

Malgré tout ça je la recommande au profit de l’indifférence si comme cet hivers une centaine d’individus doivent dormir à même le sol d’une capitale jusqu’alors connue pour sa tolérance.

Pour moi, marcher dans le froid c’est facile car je sais que vous êtes ici, dans le virtuel, à penser à moi parfois et que j’ai votre amitié au bout des doigts.

Marcher dans la neige c’est vivifiant parce que le soir venu je sais qu’un endroit chaud existe pour moi et que je n’ai pas à craindre la nuit. Au pire du pire j’oserais frapper à une porte pour demander l’hospitalité.
Je sais aussi que je peux monter dans n’importe quel train ou n’importe quel bus si d’aventure j’avais un problème.
Dans ma pochette de sac il y a quelques pièces alors si j’ai faim je peux toujours faire un saut à la Coop, à la Migros ou dans un kiosque pour trouver quelque chose à me mettre sous la dent.
Si mes chausses ou mes habits sont mouillés je sais qu’ils seront vite secs et si ma veste en plume laisse passer le froid je lui rajoute un coupe-vent.
Le long du Rhin un garde-frontière m’a regardé de travers mais je n’avais pas peur. Je suis Suisse, je suis blanche et je suis blonde (!) et dans ma fameuse pochette j’y range aussi mes papiers.
Je ne sais pas pourquoi c’est ainsi, je ne sais pas pourquoi moi.
Mais je sais que même si je doute et que même si je galère sur un chemin effacé par les congères, je sais que tout ça n’est que du bonheur!
Alors pour ça et pour tout le reste je dis merci.
Juste merci.

C’est peut être une chimère, mais je la suis.

Pour la suivre, il faut que je prenne du temps pour adapter mes moyens à son ampleur et comme l’oiseau fait son nid, petit à petit je défais le mien pour qu’il soit plus facile de m’envoler.

Je perfectionne le plan de 2015 qui consiste à louer mon appartement pour me contenter d’un logement plus modeste afin de poursuivre mon rêve. Que celui-ci ait encore des contours un peu flous ne devrait pas m’empêcher de le voir suffisamment brillant au bout de mon tunnel bientôt traversé.

Il y a encore beaucoup à faire pour que ce nid défait me permette de tisser d’or et d’argent de nouveaux sentiers mais il est des choses qui grandissent lentement et qu’il convient de laisser un pousser tranquillement.

En attendant que ces changements ne se concrétisent vraiment je vais profiter de la santé retrouvée pour faire quelques pas dans mon jardin et pour rejoindre de temps en temps le chemin des autres.

Vous trouverez sur mon Photoblog des vues faites dans les Alpes vaudoises et aux alentours. Comme je dois suivre les travaux (réels et conséquents) que j’ai entrepris dans ma maison je n’ai pas loisir de prévoir longtemps à l’avance ces escapades ni de vous y convier comme l’année passée. Mais il ne s’agit que de reculer pour mieux sauter. (Claude, c’est une image hein!) On se retrouvera donc certainement au printemps.

Ou alors avant, sur les bords du Rhin cet hiver, quand je tenterai de relier Coire à Bâle ou Bâle à Coire.

Dans l’immédiat, si tout va bien, j’essaie demain, au départ de Bex de rejoindre l’alpage de Javerne puis de redescendre sur Les Plans… Je dis j’essaie car il s’agit quand même d’un dénivelé positif de plus de 1200m sur moins de 7km ce qui rendra la pente… comment dire? Pentue! Et je me méfie de l’état du chemin, car ce n’est pas le sentier le plus priser pour monter à la Javerne… On verra bien.

Carte Suisemobile

Dimanche, comme plusieurs dimanches jusqu’à la fin de la saison, j’ai le plaisir de faire la gouvernante (si si ça fait mieux que la Conchita) au refuge Giaccomini à Anzeindaz. Si vous passez, demandez à me voir. Pas sûre que je puisse boire le café avec vous car le temps est compté et la tâche est immense mais cela me fera plaisir.

Et lundi je tente une nouvelle expérience pendant trois jours. C’est moi qui irai à la rencontre d’une personne en chemin, qui, partie du fin fond du Tessin rejoint gaillardement le Jura. Elle est actuellement dans la région bernoise et je me réjouis déjà des paysages à partager ici avec vous. J’espère en apprendre beaucoup à partager l’expérience d’une autre. Il est parfois des problèmes que l’on croit sans solution et qui se peuvent se résoudre peut être? Notamment pour moi celui des hébergements.

N’hésitez pas à me laisser un message, j’aimerai savoir comment je peux partager mes aventures pour que cela vous apporte quelque chose d’agréable dans votre journée.

Je me réjouis de partager à nouveau mes pas avec vous. En attendant je vous souhaite une belle fin d’été et un début d’automne lumineux.

La Madelon

Alors que j’arpentais distraitement les rayons d’un kiosque de gare pour tuer le temps entre deux correspondances, je tombais sur un livre intitulé : La Magie du rangement.

Avec mon penchant dyspraxique je suis constamment submergée par les objets et je passe des heures à ranger ce que je désordonne en deux temps trois mouvements. Alors cela fait un bout de temps que je me demande si je ne devrais pas traiter mon appartement comme mon sac en vadrouille: le vider de tout ce qui pèse ou encombre.

Alors j’ai machinalement saisi l’ouvrage et lu la couverture 4.

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Prétentieux et racoleur! Voilà ce que j’ai pensé d’emblée!

Mais comme je ne suis pas à une incohérence près j’ai sorti le crapaud de mon sac et ma carcasse du kiosque pour chercher un coin tranquille et feuilleter la chose avec la ferme intention de ne pas le ramener chez moi: ramener un objet pour se désencombrer c’est comme dépenser pour faire des économies: plutôt absurde.

Comme toute méthode il faut visualiser un objectif. Pour cela on nous pose toute une série de questions auxquelles il faut répondre de manière explicite avec cette injonction :

« Avant de faire le vide, prenez le temps de réfléchir à votre but ultime. (But ultime!) Cela signifie visualiser le mode de vie idéal dont vous rêvez. Ensuite il vous faut savoir pourquoi vous voulez vivre de cette manière. Ne perdez pas de vue que jeter ou garder une chose n’a qu’un seul but : vous rendre plus heureux »

A la page 50 j’étais déjà battue ! Je n’avais qu’une envie : tenter l’histoire et faire confiance à cette Marie Kondo. Et j’ai visualisé mon mode de vie idéal et pris des notes.

Puis j’ai passé à l’action.

Fallait traiter non pas par placard mais par thème : les vêtements, les livres, la paperasse, les produits de soins, les objets de valeur, les appareils électroménagers, les équipements, les ustensiles de cuisine, les vivres, le matériel de loisirs….

Après comme pour les recettes de cuisine j’ai un peu fait à ma sauce mais j’ai gardé l’esprit.

Elle préconise de faire ça en un jour… bien évidemment au bout d’une semaine je n’avais encore pas fait le quart de la moitié des thèmes. Et j’avais absolument tout dehors! Du chenit par-tout!! absolument partout!

Je ne me suis pas découragée pour autant.

Bon j’avoue j’ai eu des doutes ! Est-ce que tout sortir des armoires pour ranger n’était pas une absurdité supplémentaire?

Oh et puis, je n’en suis pas à une près hein!

J’ai trié parmi les milliers de choses qui étaient dans mes armoires et admis qu’en possédant quatre fourchettes au lieu de douze le risque d’être débordée par de la vaisselle en retard était moindre.

De fil en aiguille (oui j’ai aussi trié la boîte à ouvrage) j’ai tout tenu et sélectionné selon les critères convenus en fonction de mon mode de vie idéal visualisé. Et mon but ultime : Marcher libre!

Au trois quart de l’exercice (qui a fini par s’étaler sur plusieurs semaines) j’ai réalisé que je ferai aussi bien de me débarrasser de l’appartement lui-même.

Ce que j’ai fait.

J’ai alors réparti mes objets préférés et indispensables entre mon garage faisant office de garde-chose et ma caravane qui fera office de de camps de base et j’ai remis mon appartement à quelqu’une chère à mon coeur qui m’ouvrira sa porte si ma chandelle est morte. Le tout sera effectif en octobre.

Encore quelques ajustements et je pourrais reprendre le chemin me rapprochant encore un peu plus de « mon mode de vie idéal ».

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Voilà comment un ratage de correspondance peut changer votre vie.

En même temps, ceux qui me connaissent bien savent que c’est une idée qui me trotte dans la tête depuis 2015 déjà et que rien n’arrive par hasard.

Pour la suite j’ai des idées. Des idées de suite qui ne sont pas encore très précises. Mais comme j’ai de la suite dans les idées elles ne devraient pas manquer.

Après la magie du rangement j’entamerai la magie des chemins.

Chers amis de Madelon, voici des nouvelles un peu crétines. Non que je dévalorise d’entrée mon billet mais parce que ce qu’il m’arrive est pratiquement du crétinisme!

En effet ma glande thyroïde ayant décidé de prendre des vacances, mon organisme n’est plus, entre autre régulièrement livré en iode. Ne pas être réapprovisionné à temps de cette matière première a pour fâcheuse conséquence d’affaiblir tout le métabolisme. Or contrairement aux Crétins des Alpes il ne va pas me suffire de mettre du iode dans mon eau et dans mon sel.

Il va falloir retrouver les bons dosages médicamenteux (euthyrox) alors que j’avais pensé m’en défaire à jamais! La démarche de suppression s’est avérée exacte pour tous les autres médicaments que l’on m’a prescrit jusqu’en 2014 mais, pas pour celui-ci.

Trouver ces dosages, tout comme retaper l’organisme effondré (surtout) va me prendre du temps.

Parce que bien effondré hein, ce corps! Je sors de 4 jours d’hôpital à Interlaken suite à ce que je pensais être une intoxication alimentaire. En fait l’intoxication n’est devenue grave que parce que le métabolisme était véxé par sa pénurie de iode. Je rassure tout de suite : ma perte de poids n’a rien à voir dans cette pénurie. Il s’agit d’un problème syndical ou plutôt hormonal que je vais traiter directement avec ma thyroïde. Elle part mal dans les négociations car pendant ma ronde vaudoise, j’avais commandé un audit à Rolle et personne, pas même mes archives personnelles n’ont jugé utile de me prévenir des causes de cette panne.

Pourtant déjà la fatigue énorme ressentie au début de cette ronde, tout comme ma jambe éléphantesque et comme la tendinite sont imputables à cette défection thyroïdienne.

Les conséquences sur la productivité des vadrouilles sont directes!

La grande vadrouille du 6-7-8 août est annulée et aucune autre ne sera remise au programme avant nouvel avis.

La reprise des vadrouilles régulières du dimanche est repoussée à une date inconnue. Par contre à l’occasion, une proposition de partage fera son apparition ici où là.

Malgré tout, je compte reprendre dès septembre une vadrouille au long court.

Je dois encore en déterminer le rythme mais elle me verra rallier Bâle à Coire ou Coire à Bâle par les bords du Rhin.

Sans difficulté et sans délai, à raison de un ou deux jours par semaine, le seul objectif est de finir ce ralliement un jour….. J’ai un immense besoin de quitter le mode échec.Je déteste l’échec et l’émotion qui va avec.

Bien trop d’échecs cette année!!!

Et à ceux qui voudraient réagir au mot que j’emploie qui est le mot échec, je dirai que ce n’est pas un gros mot car je n’y mets aucun jugement de valeur. Personne ne doit se sentir amoindrit parce qu’il a échoué. Par plus que celui qui réussit ne doit se sentir supérieur. Toutefois je préfère l’émotion qui accompagne une réussite que celle qui accompagne les rêves inachevés. Parfois il faut viser haut pour avancer, d’autres fois il faut se faire du bien en rendant la réussite plus probable. Avoir des objectifs petits mais justes.

Une fois que j’aurai rallier ces deux villes, je reprendrai ma réflexion sur des projets plus ambitieux. Reprise de mon métier de guide pour ce qui concerne le partage et des traversées alpines techniquement plus difficiles. Ou pas. L’avenir et la santé parleront. J’abandonne dans ce post l’idée de partager plus et plus souvent et avec plus de monde mes vadrouilles mais je ne vous abandonne pas tout-à-fait car au plaisir de partager mes photos chemins faisant s’ajouteront encore des pas et des sourires sur quelques sentiers.

Vous pouvez me contacter, je peux encore .mettre un pied devant l’autre.. enfin je crois 🙂

Bien à vous mes Madelonneurs et à la prochaine!Promis.