Etape 3 Villeneuve – Montreux
10 avril 2014. Je me lève tard, je traine. Je me demande si j’ai bien fait de me défaire de toutes ces choses. Je les ai déposées à la réception et je suis contente de ne plus pouvoir changer d’avis. J’ai le temps et je le prends pour regarder autour de moi.
Je constate que le cycliste a déjà déguerpi, que le camping sent l’été et les vacances balnéaires.
Puis une femme passe, elle n’a pas de chlapettes aux pieds mais des bottes en plastoc, elle revient des sanitaires, elle n’a pas une petite cuvette avec trois tasses mais tire un petit chariot plein de vaisselle, elle n’a pas l’air hirsute du fêtard qui se lève tard mais l’air abattu d’une femme qui n’en peut plus. Je la suis du regard jusqu’à sa tente. Devant jouent trois enfants en survette sale. Ils ne jouent pas vraiment, ils se chamaillent. La femme fatiguée laisse faire, vide sa charrette par plusieurs allées et venues. Je suis saisie et profondément triste je reste perplexe. Cette femme vit ici sans doute depuis des semaines. Il y a des réalités que j’ai peine à comprendre. Je détourne le regard. Plus tard je la vois passer encore avec sa charrette, cette fois-ci, elle se rend aux sanitaires, sa charrette pleine de linge sale, elle manque la collision avec un homme distrait, en chlapettes, torse nu et lunettes de soleil sur le front. Il porte une serviette autour du coup et une trousse de toilette noire à la main. Il y a des réalités qui se croisent sans jamais se voir vraiment. Je ne sais pas si je peux faire quelque chose pour cette femme, mais je ne fais rien.
Aujourd’hui m’attend une étape de malade : 6km ! Faute à mon départ anticipé j’ai coupé en deux l’étape déjà pas très longue qui devait me mener de Villeneuve à Vevey. J’ai ajouté une nuit à l’Auberge de Jeunesse de Montreux. De quoi faire une nouvelle expérience.
J’ai le souvenir de m’être un peu ennuyée pendant cette journée mais pas trop. Il y avait tellement peu à marcher mais tant à s’enivrer. Mon appareil sature un peu les bleus, mais pas tant qu’on pourrait croire. Cette lumière de printemps déjà si belle la veille dans les champs fait merveille sur le lac.
Dans l’après-midi je me suis installée dans une chambre individuelle de cette Auberge et j’ai fait une sieste toute courbaturée des 20 km de la veille. Après le repas du soir dont j’ai totalement oublié le contenu j’ai décidé de sortir au bord de l’eau.
C’est la première fois depuis 10 ou 15 ans que je sors de mon petit confinement personnel au-delà de 18:00 sans motif impératif ! Et je découvre en vrai quelque chose dont je ne possédais que des images ou de vagues souvenirs d’enfance : un coucher de soleil sur le Léman.
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Je ne sais pas encore quand…mais je me prépare cette étape.
Si tu as besoin d’un guide ou d’un Sherpa… Appelle-moi.
Si tu as besoin d’un guide ou d’un sherpa… ^^
Je me souvient de ta nuit à l’auberge de Montreux. Ou c’était à Vevey? J’ai un doute. Je me souvient d’une rencontre sur le parking de Vevey où tu me racontait que l’ambiance avait été assez étrange. J’en saurai plus en lisant la suite…
Vevey et c’est ce que je retiens aussi de cette étape, cette ambiance au Guesthouse de Vevey, étrange au possible, incapable que j’étais d’identifier la clientèle.
Magnifique coucher de soleil.
Voilà pourquoi mes journées sont si courtes, je ne sors plus non plus après 18h
Je t’invite grandement à le faire en t’étirant du côté des sommets parce que côté lac ces temps c’est un peu trop prisé 😉
Découvrir la zone de confort (ou d’inconfort) des autres et se sentir impuissant.
Sortir de sa zone de confort et découvrir la vie.
Un coucher de soleié dont tu nous faisais profiter, et dans le savoir, le premier d’une série qui dure encore . Même la lune s’y est mise